GUIVRY - EPHEMERIDE - 22 SEPTEMBRE

Cela s'est passé à Guivry le 22 Septembre 1912

Journal Le Réveil de l’Aisne du 27 septembre 1912

«Nos Archers. Prix Provincial de Guivry.

La distribution des prix.

Dimanche dernier (22 septembre) avait lieu à Guivry la distribution des prix du Bouquet provincial de la Ronde de Chauny.

Les fêtes de l’Archerie qui avaient commencé avec tant de réussite en mai dernier se sont continuées et terminées de même avec l’entrain et la bonne humeur de tous les archers.

Un temps superbe avec un soleil radieux complétaient la réussite de la journée.

M. Somon, président de la Fédération des Compagnies d’Arc de l’Aisne et de l’Oise avait tenu à rehausser par sa présence l’éclat de cette fête.

A 11 heures du matin, avaient lieu les concours pour les deuxièmes prix particuliers au Grand Cordon doré et au Chapelet.

Avec une dresse remarquable, M. Bocquet, de la Compagnie d’arc de Sainte-Agathe à Crépy-en-Laonnois, est proclamé vainqueur par 26 coups d’honneur, malgré les rafales de vent qu’il faisait en ce moment.

Ensuite, M. Godard Charles, de la Compagnie d’arc de Sainte-Agathe de Crépy-en-Laonnois est également vainqueur du concours au chapelet par 28 coups d’honneur dont 4 chapelets. M. Godard Charles n’a que 18 ans, c’est un véritable champion, un tireur accompli. Il es en plus bénéficiaire de la médaille du tireur n’ayant pas subi le sort.

A 2h ½ , le rappel est battu, le cortège se forme au centre du village, tambours battants et drapeaux flottant, pour se rendre au jeu d’arc où a lieu la Parade du jeu, et se dirige ensuite à la mairie aménagée pour la circonstance.

Le cercle est formé dans la cour par tous les lauréats présents. A l’intérieur se trouvent M. Somon, président de la fédération, M. Lequeux, maire et capitaine de la Compagnie de Guivry, assistés de MM. Germain Hector, adjoint, Josse Fernand, Martin Auguste, Pollet Albert, conseillers municipaux et des membres de la Compagnie d’arc.

M. Lequeux s’avance et prononce le discours suivant :

Messieurs,

J’ai l’agréable devoir de saluer aujourd’hui les vainqueurs de notre pacifique tournoi d’arc, à qui nous allons distribuer les récompenses. Après avoir été à la peine, vous êtes aujourd’hui à l’honneur, on doit toujours un salut aux vainqueurs.

Permettez-moi, Messieurs, de ne pas oublier les vaincus. Ils sont les plus nombreux, certes ; mais s’ils étaient présents en bons camarades, ils s’empresseraient d’applaudir à vos succès, bien que n’étant pas appelés à les partager.

A leur malchance ils ont eu certainement une consolation : celle de rencontrer dans la population de Guivry le plus sympathique accueil ; et à défaut de lauriers, ils ont emporté chez eux, j’en suis sûr, le souvenir de ce franc accueil qu’ils ont reçu chez nous.

Les déshérités d’aujourd’hui prendront leur revanche demain, et les heureux de ce jour courront à de nouvelles et pacifiques victoires. Je n’ai pas d’autre vœu à formuler, mais ce vœu je le formule bien sincèrement et en toute cordialité.

Et au nom du conseil municipal, au nom de mes camarades les chevaliers de la compagnie d’arc, au nom de la population entière, je dis à tous et à chacun : merci, et encore merci.

Et je termine en souhaitant bonne chance à ceux qui nous doivent succéder dans l’organisation du nouveau bouquet provincial.

Ensuite M. Somon vient adresser ses félicitations aux lauréats. Il retrace l’histoire des compagnies d’arc toujours plus confraternelles.

Des rondes se sont formées ayant des statuts, des règlements particuliers. Une Fédération fut créée, englobant plusieurs rondes avec des règlements communs, et formant chaque année, un prix au championnat composé de nombreux prix de valeur.

Autrefois les bons tireurs étaient plutôt rares. Depuis ces dernières années le nombre de champions augmente considérablement. Il lui fait un vif plaisir, dit M. Somon, de constater ces réels progrès. Cette année surtout un grand nombre de chevaliers se sont classés au championnat de la Fédération, parmi lesquels 81 ont fait plus de 25 coups d’honneur à Guivry, chiffre rarement atteint jusqu’alors.

Ces paroles sont couvertes par une salve d’applaudissements pendant que les tambours battent aux champs.

Ensuite la distribution du grand prix commence. L’appel est fait par M. Chevreux Th., greffier du prix.

Celle-ci terminée, chacun emporte de Guivry le meilleur souvenir. »