GUIVRY - EPHEMERIDE - 02 SEPTEMBRE

Cela s'est passé à Guivry le  02 Septembre 1897

Journal des sports - Paris-Vélo - du 03 septembre 1897

Pendant deux jours, les habitants de Guivry ont assisté à des manœuvres militaires d'un genre un peu spécial.

« La Compagnie Gérard aux manœuvres.

De notre envoyé spécial.

Guivry (Oise), 02 septembre.

C’est hier matin, dans une manœuvre qui avait pour objectif l’occupation de la petite localité de Guiscard, que la compagnie du capitaine Gérard a commencé ses exploits.

Attachée à la brigade du général Strohl, elle avait pour mission de partir en éclaireur, de surprendre la cavalerie avancée de l’ennemie, d’occuper les ponts et les chemins.

Ce qu’elle fit, d’ailleurs, avec une promptitude, un entrain étonnants.

Voici quel était le thème général de la manœuvre :

Une armée du Sud veut établir des communications entre l’Aisne et l’Oise. Une armée du Nord doit l’arrêter. L’armée du Sud a détaché la brigade du général Pau. L’armée du Nord a jeté contre elle la brigade du général Strohl.

Le but des deux armées, comme je l’ai dit, est d’occuper Guiscard.

Voilà donc les cyclistes partis en tête de l’avant-garde du général Strohl. Ils ont quitté Montrécourt ( ?) dès six heures. Sans encombre, ils atteignent Guivry où ils aperçoivent une troupe de dragons ennemis.

Le capitaine Gérard lance sur eux le premier peloton, tandis que le second occupe vivement les maisons du village.

Cependant, le combat entre les dragons et les cyclistes est assez vif. On entend des feux de salves répétés.

La poursuite dure une bonne heure. Enfin, le petit peloton parvient à forcer les lignes ennemies et revient triomphant rejoindre le second qui est toujours dans Guivry.

Alors, la compagnie entière se met en marche et roule à toute allure vers Guiscard. Elle escalade une hauteur, au bas de laquelle elle aperçoit la 67^ème (brigade ennemie de Pau) qui se voyant surpris, bat en retraite.

La compagnie la canarde vigoureusement jusqu’à ce que le 87^ème (brigade Strohl) arrive à la rescousse et arrête le mouvement ennemi.

Voilà la première manœuvre accomplie par la vaillante compagnie Gérard. Elle est des plus honorables et des plus concluantes ; elle a montré une fois de plus le rôle important que peut jouer une troupe cycliste comme soutien de cavaliers éclaireurs. »