Cela s'est passé à Guivry le 21 Avril 1895
Nos Gadas ont certainement été surpris en lisant cet article dans la presse locale ce matin. Le train à Guivry ?!
(Bien plus tard, en 1917, une ligne de chemin de fer en voie de 60cm passera à Guivry, venant de Catigny et passant par Guiscard)
Journal de la ville de Saint-Quentin du 21 avril 1895
« Une nouvelle ligne de chemin de fer.
Nous avons reçu d’un des intéressés, nous voulons dire d’un
des conseillers généraux qui ont signé la pièce : MM. Firino, Grevin,
Pinard-Legry, Joncourt, un mémoire sur l’établissement d’un chemin de fer
d’intérêt local à voie de 1 mètre.
Les promoteurs, demandent que les industriels et communes à
qui la nouvelle ligne sera profitable la subventionnent afin de « trouver
un concessionnaire qui ne jouirait d’aucune garantie d’intérêts, en dehors de
la subvention qui lui serait allouée, tel étant, selon nous, le principe dont
le département ne doit pas se départir ».
Ceci est évidemment très sage. Il ne faut pas imiter le
département de la Somme, acculé à la ruine par ses chemins de fer dits économiques.
Maintenant, trouvera-t-on le concessionnaire ? On peut
en douter. Les lignes d’intérêt local ne donnent pas, exception faite de la
ligne de Guise, seule en France, proclamait l’Officiel, de brillants résultats.
Quoiqu’il en soit, expliquons l’idée des honorables conseillers
généraux précités.
Il s’agissait donc d’un chemin de fer d’intérêt local, à
voie de un mètre, de Guiscard à Chauny, Blérancourt, Vic-sur-Aisne et
Villers-Cotterêts, avec embranchement de Blérancourt à Coucy-le-Château.
Voici ce que dit l’exposé :
Le polygone formé par les lignes de Compiègne-Chauny,
Chauny-Anizy, Anizy-Soissons, Soissons-Villers-Cotterêts et
Villers-Cotterêts-Compiègne, n’est actuellement traversé que par la ligne de
Compiègne à Soissons, laissant deux étendues de terrain d’une superficie de 900
kilomètres carrés sans moyens de communication rapides et économiques.
Nous sommes convaincus qu’une ligne qui couperait de
polygone, du nord au sud, rendrait de grands services à l’agriculture et aux
diverses industries que leur éloignement de toute voie ferrée met certainement
dans un état marqué d’infériorité.
On pourrait réunir Guiscard Chauny, Blérancourt et
Coucy-le-Château par une ligne se détachant de Guiscard, raccordement des
chemins de fer économiques de l’Oise et de la Somme et traversant les communes
suivantes : Guiscard et Beaugies (Oise), Guivry, Ugny-le-Gay,
Villequier-Aumont, Viry, Chauny, Bichancourt, Manicamp, Bourguignon, Besmé,
Blérancourt, Saint-Aubin, Trosly-Loire, Guny et Coucy-le-Château.
…/…
Du reste, voici quel serait le tracé :
La première ligne se détacherait de Guiscard (Oise), station
du chemin de fer d’intérêt local de Guiscard à Lassigny, passerait à travers
champs près du hameau et de la sucrerie de Buchoire près de Beaugies (Oise), et
arriverait à Guivry ; elle suivrait sur 2 kilomètres la route de Guivry à
Ugny-le-Gay où l’on rencontre la râperie qui alimente la sucrerie de
Flavy-le-Martel ; puis par la petite vallée du Hélot, passerait à
Villequier-Aumont et Viry, communes importantes ; traverserait, par un
pont, pour le longer ensuite, le chemin de fer du Nord jusqu’à Chauny…/…
Les signataires émettent l’espoir que cette voie ferrée
augmenterait le trafic général et déchargerait le réseau des chemins vicinaux
dont l’entretien coûte cher.
Cela part d’un bon sentiment, mais ne fait pas l’affaire du
concessionnaire qui, lui, avant de dépenser quelques millions, voudrait bien
être assuré d’un résultat positif.
Quoi qu’il en soit, voilà le projet, souhaitons-lui bonne chance. »