Cela s'est passé à Guivry le 29 Juillet 1917
Témoignage 1914-1918 d’un officier forestier – Roger Sargos – 48ème
BCP :
« Lettre du 29 juillet 1917 : Excusez-moi de ne
pas vous écrire longuement. Outre que je ne dispose que de cette carte-lettre,
je suis éreinté, après trois journées bien pénibles.
La première : Départ (d’Essigny) à 2 heures ; 25
kilomètres à cheval et préparation du cantonnement (à Guivry) ;
Hier, même horaire, et, en plus, nouveau départ à midi, pour
25 autres kilomètres par une chaleur torride.
J’ai eu beaucoup de mal à loger le bataillon, qui est arrivé
ce matin (à Orvillers-Sorel, venant de Larbroye).
L’état de notre cantonnement de repos est tout simplement
ignoble.
Il est honteux de loger ainsi des troupes arrivant de
première ligne au repos ; et nos hommes, admirables, ne se plaignent pas.
Il eût été bon que le général Pétain ou une Commission parlementaire ait pu
juger ce que nous trouvons après plus de quatre mois de secteur pénible.
J’avais quatre officiers logés, je suis arrivé à en loger 8 en expulsant des
officiers étrangers, et il y en a encore 10 sur la paille, dans un local
repoussant, à notre arrivée. Voilà comment nous sommes traités !
Le commandant attend sa permission ; je ne pourrai donc arriver
avant le 10. A bientôt quand même ! »