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lundi 23 mai 2022

GUIVRY - EPHEMERIDE - 23 MAI

Cela s'est passé à Guivry le 23 Mai 1909

Pour arriver avant 9h00 à Appilly, nos archers ont certainement été bien matinaux. 





Journal Le Réveil de l’Aisne du 26 mai 1909

«  Nos Archers. Le Bouquet Provincial d’Appilly.

Par un concours heureux de circonstance, la fête du Bouquet provincial et la fête patronale d’Appilly, coïncidaient avec la date du 23 mai 1909.

On avait pu craindre un moment qu’une autre coïncidence : celle des fêtes de Jeanne d’Arc à Compiègne n compromit le succès des fêtes de l’arc dont Appilly était avant-hier, le théâtre très coquet, mais les archers sont fidèles à la tradition, ils sont courtois et ne déclinent jamais une invitation dans leur ronde où ils savent trouver en plus de frères d’armes joyeux et pacifiques des amis sincères et des hôtes charmants.

C’était bien le cas pour la riante commune d’Appilly, site agréable et d’accès facile qui s’agrémente encore du château d’Estay, au vaste et merveilleux parc hospitalier, que la nature semble avoir décoré tout spécialement pour les fêtes de ce genre, et tout cela ne serait rien sans l’aménité, sans la générosité, il faut le dire, et l’affabilité des habitants de ce remarquable domaine : Mme la comtesse de Neuflieux et M. le général de division Kirgener, baron de Planta.

Tout récemment nous avions le plaisir de vanter les bienfaits de cette noble et distinguée famille à l’occasion de la bénédiction du magnifique drapeau offert à la Compagnie d’arc d’Appilly par le général Kirgener de Planta. Il nous a fait plaisir de nous retrouver avant-hier en compagnie de cet homme unanimement estimé et des archers qu’il affectionne tout particulièrement.

Malgré la chaleur déjà lourde à 9 heures du matin, l’animation était grande dans la commune d’Appilly et, par les rues décorées de verdure, de guirlandes et de banderoles aux inscriptions variées portant chacune un salut cordial, un souhait de bienvenue, puis le nom des trois compagnies solidaires : Guiscard-Appilly-Salency. Les archers, leur famille, leurs invités, et les visiteurs très nombreux se répandaient en groupes serrés.

Tambour battant, l’étendard déployé, chaque compagnie se rendait aussitôt son arrivée à la mairie où les archers d’Appilly procédaient à la réception ordinaire.

M. Victorice Trousselle, qui, depuis bientôt huit ans, fait les fonctions de capitaine aux lieu et place du regretté M. Audaille qui était souffrant et qui est mort précisément dans la nuit de dimanche à lundi, recevait les délégations et leur souhaitait la bienvenue.

Aussitôt les formalités d’inscription remplies par le greffier d’Appilly secondé par M. Ferdinand Lefèvre, membre de la compagnie, les compagnies se rendaient rue du Frêne et tiraient les cartes d’essai. Ces cartes furent gagnées : dans le grand jeu, par Blérancourt (1ère) (1ère butte) et Salency (2ème butte) ; dans le jeu d’amateurs, par Béthancourt-en-Vaux (1ère butte) et Coudun (2ème butte).

A 10 h ¼ les tambours battaient le rappel et tout aussitôt se formait, devant l’église, le cortège imposant, en tête duquel venaient les tambours des compagnies conduits et dirigés par M. Jules Trousselle, excellent tambour-major, puis l’Harmonie Municipale de Chauny, qui avait fait son entrée dans la commune aux accents de la « Marseillaise » ; le clergé, les deux magnifiques bouquets escortés et portés par un essaim de gracieuses jeunes filles de la Compagnie d’Appilly, costumées de blanc et coquettement parées d’une écharpe de soie mauve et d’une fleur de glycine piquée dans la chevelure ; M. le général Kirgener, baron de Planta, président d’honneur des fêtes et président de la ronde, M. Testart, maire, escorté de MM. les membres du conseil municipal ; le drapeau de la Compagnie d’Appilly suivi des Compagnies de Guiscard et Salency, puis les Compagnies dans l’ordre d’arrivée et escortées d’un commissaire par dizaine.

Un quart d’heure plus tard le cortège se mettait en marche et la Parade commençait : par la rue du Pont-Guillaume et la rue du Moulin, elle gagnait le parc du château de Mme la comtesse de Mory de Neuflieux, où avait lieu la grand’messe en plein air.

Au sommet d’un tertre dominant la pelouse, un magnifique autel avait été dressé, à l’ombre de tilleuls magnifiques et de hêtres pourpres remarquables ; les étendards, alignés sur deux rangs, formaient une allée d’honneur du pied du tertre à l’extrémité de la pelouse, face à l’entrée du château.

M. l’abbé Cochin, le très sympathique curé d’Appilly, officiait.

A l’heure du prône, il adressa aux archers une très heureuse allocution puis il témoigna au nom de tous, les sentiments de gratitude à Mme de Mory de Neuflieux et au général Kirgener de Planta ; enfin, M. Leroux félicita les jeunes filles dont la présence rehausse d’une façon éclatante, toutes les fêtes de l’archerie et il remercia les musiciens, leur dévoué chef  M. Bonnival et tous les archers venus si nombreux à l’appel de leurs camarades d’Appilly.

Pendant la messe la quête fut faite par Mlles Fernande Harlé, accompagnée par le général Kirgener de Planta, Marie Trousselle conduite par M. Fontaine, capitaine de la Compagnie de Guiscard, Albertine Trousselle et M. Pollet de Salency ; Marguerite Pilot et M. Lesage-Lemaire, d’Ognes ; Clotilde Charmet et M. Fontaine, capitaine de Villeselve ; Gabrielle Trousselle et M. V. Trousselle, officier de la Compagnie d’Appilly.

L’Harmonie Municipale s’est fait entendre pendant l’office à la grande satisfaction du public qui avait trouvé dans le parc de nombreux et confortables abris contre l’ardeur du soleil.

A l’issue de la messe le cortège se reforma devant le château puis la parade continua par la rue des Haudoires, place de la Gare, rue du Frêne, rue de la Mairie et rue de l’Eglise. En face l’église, point terminus, eut lieu la dislocation et les discours d’usage.

Après que les jeunes filles eurent rentrés les bouquets, l’un offert par la Compagnie de Guiscard aux jeunes filles d’Appilly, l’autre offert par ces mêmes jeunes filles à leurs compagnes de Salency, M. V. Trousselle se plaçant à la porte du cimetière, lut d’une voix ferme et avec une diction très nette le discours suivant :

 

Monsieur le président,

Mesdames, Messieurs,

Au nom de la Compagnie d’arc d’Appilly, je viens remplir auprès de vous une obligation bien agréable : celle d’exprimer à tous notre sincère gratitude. Vous êtes venus nombreux, très nombreux même à notre fête ; aussi sommes nous flattés du plaisir et de l’honneur que vous nous faites aujourd’hui.

Si nos armes n’ont plus leur crédit d’autrefois, il n’en est pas moins vrai qu’elles ont fait leurs preuves, et abandonnant leur rôle à d’autres plus meurtrières, elles sont devenues des instruments de luttes pacifiques ; que dis-je ? des instruments de jeux et de divertissements à la fois honnêtes et moraux qui forment de nos compagnies des écoles d’honneur, de loyauté et de patriotisme.

Je tiens à dire haut combien nous sommes heureux de remercier Monsieur le général Kirgener, baron de Planta, notre président d’honneur et lui renouveler nos plus vifs sentiments de gratitude pour son inlassable charité et pour le don généreux de notre nouveau drapeau que nous sommes fiers de voir flotter pour la première fois à notre parade d’aujourd’hui.

Je dois un souvenir spécial à Madame la comtesse de Mory de Neuflieux qui, voulant rehausser l’éclat de notre fête religieuse, nous a fourni l’occasion d’assister à la messe en un site vraiment ravissant. L’éloge de ses bontés à notre égard n’est plus à faire ; nous lui adressons donc nos respectueux hommages et notre parfaite reconnaissance.

Merci en particulier à Monsieur le Maire et les membres du Conseil municipal qui, dans la circonstance, nous ont aidé de leur précieux concours.

Quand à vous, Mesdemoiselles, le charme de votre jeunesse vous réserve ici une place de choix, nous vous la garderons dans notre souvenir.

U nom de la Compagnie, je remercie également tous les donateurs qui ont contribué par leurs largesses à mener à bonne fin notre prix général.

Merci à Messieurs les musiciens qui ont mis nos cœurs en liesse par leur gracieuse harmonie. Sous l’habile direction de leur chef distingué ils nous ont charmés ce matin, nous aurons encore ce soir l’honneur et le plaisir de les entendre.

Enfin à tous ici présents, merci ! et merci de tout cœur.

 

Tous les archers applaudirent, puis M. Loizel, président de la Fédération prit la parole à son tour : il dit le plaisir que tous avaient éprouvé de se rendre à Appilly pour les fêtes du Bouquet provincial et du prix général ; il félicita les archers de cette commune et les organisateurs de la fête, en particulier les officiers de la Compagnie d’Arc.

M. Loizel les complimenta de ce que tout avait été parfaitement organisé ; il adressa ses hommages aux jeunes filles et enfin exprima le salut cordial et le merci sincère de la Fédération aux archers et à la population d’Appilly.

Une nouvelle salve d’applaudissements (salua ?) ces paroles aimables ; ce fut alors le signal de la dislocation du cortège, car l’heure du déjeuner avait sonné et les appétits étaient largement ouverts.

On se retrouva bientôt dans les différents cafés-restaurants du village autour des nombreuses tables dressées dans les salles, sous des vaux-halls ou sous des tentes. Chacun fit honneur aux mets abondants et bien préparés qu’on arrosa d’excellent cidre. Quelques visiteurs ayant emporté leurs provisions du « harnois » gagnèrent la prairie, près du canal, et firent là un repas champêtre qui ne manqua pas de pittoresque et de charme non plus.

Après deux heures et demie de plein repos consacrées aux douceurs du déjeuner en famille ou entre amis, MM. les capitaines se retrouvèrent à la mairie pour la réunion traditionnelle. On commença par le tirage au sort du rang de tir ; M. V. Trousselle fut prié d’extraire les numéros de la sébile improvisée ; voici ce classement ainsi que le nombre d’archers des Compagnies classées dans leur ordre d’arrivée :

Abbécourt, 9 archers, N°22. Esmery-Hallon, 1 archer, N°83. Baboeuf (1ère), 13 archers, N°54. Montmacq, 4 archers, N°15. Thourotte, A archer, N°57. Longueil-Annel (1ère), 2 archers, N°44. Longueil-Annel (2ème), 1 archer, N°75. Tracy-le-Mont (1ère), 4 archers, N°19. Tracy-le-Mont (2ème), 4 archers, N°3. Noyon (Chemin Vert), 6 archers, N°41. Vauchelles, 6 archers, N°77. Margny-les-Compiègne, 1 archer, N°14. Larbroye, 6 archers, N°87. Compiègne (2ème), 1 archer, N° 23. Ribécourt, 14 archers, N°74. Ouscamps, 6 archers, N°52. Saint-Sauveur, 1 archer, N°48. Béthancourt-en-Vaux, 18 archers, N°21. Guiscard, 10 archers, N°95. Baboeuf (2ème), 15 archers, N°27. Salency, 14 archers, N°40. Roye (Somme), 1 archer, N°60. Ercheu, 1 archer, N°82. Guivry, 8 archers, N° 73. Blérancourt (1ère), 7 archers, N°7. Bussy, 6 archers, N°84. Blérancourt (2ème), 7 archers, N°90. Morlincourt, 6 archers, N°11. Villeselve, 7 archers, N°25. Nesle (Somme), 2 archers, N°16. Ugny-le-Gay, 6 archers, N°48. Varesnes, 7 archers, N°30. Carlepont, 6 archers, N°51. Caillouël-Crépigny, 8 archers, N°47. Béhéricourt, 7 archers, N°35. Pontoise, 6 archers, N°28. Chauny (1ère), 8 archers, N°26. Coudun, 1 archer, N°55. Marquivilliers, 1 archer, N° 70. Leuilly-sous-Coucy, 6 archers, N°34. Ognes, 12 archers, N°71. Chauny (2ème), 13 archers, N°5. Camelin, 6 archers, N°46. Cuts, 6 archers, N°29. Montescourt, 11 archers, N°36. Soissons, 1 archer, N°56. Villequier-Aumont, 6 archers, N°16. Commenchon (Demande le 2 juin), 9 archers, N°94. Canny-sur-Matz (Sans drapeau), 1 archer, N°64. Lassigny, 1 archer, N°17. Berlancourt, 12 archers, N°37. Coucy-le-Château, 8 archers, N°6. Ham, 2 archers, N°81. Hombleux, 1 archer, N°58. Bacquancourt, 1 archer, N°1. Béthisy-Saint-Pierre, 1 archer, N°38. Béthisy-Saint-Martin (1ère), 1 archer, N°53. Béthisy-Saint-Martin (Francs-Archers), 1 archer, N°31. Thiescourt, 9 archers, N°67. Beaulieu-les-Fontaines, 6 archers, N°67. Ville, 7 archers, N°39. Mélicoq, 2 archers, N°9. Choisy-au-Bac, 1 archer, N°4. Conchy-les-Pots, 1 archer, N°59. Boulogne-la-Grasse, 1 archer, N°72. Rémy, 1 archer, N°2. Saint-Léger-Aux-Bois, 4 archers, N°50. Jaux, 1 archer, N°24. Berneuil-sur-Aisne, 1 archer, N°61. Clairoix, 1 archer, N°20. Compiègne (1ère), 1 archer, N°68. Pont-Sainte-Maxence (1ère), 1 archer, N°82. Ressons-sur-Matz (Vrais Amis), 1 archer, N°12. Saint-Pierre-Montmartre, 1 archer, N°33.

Plus de 380 archers étaient présents à ce Bouquet !

Adhésions (par courrier). Beaugy, N°62. Grand-Fresnoy, N°80. Tracy-le-Val, N°76. Vandelicourt, N°88. Eucuvilly, N°92. Villers-Bretonneux, N°13. Vignement, N°8. Rollot (1ère), N°89. Amiens Fondamentale, N°69. Marest-sur-Matz, N°63. Margny-aux-Cerises, N°45. Vailly (2ème), N°79. Monchy-Humières, N°10. Cuise-la-Motte, N°85. Libermont, N°36. Fréniches, N°66. Avricourt, N°63. Vic-sur-Aisne, N°18. Arvilliers (1ère), N°42. Roye-sur-Matz, N°49. Margny-sur-Matz, N°93.

Guiscard et Salency devant tirer le vin du jardin d’office, comme il est de coutume, le sort désigna Chauny-Ville 2ème (N°5) avec Commenchon (N°94).

On procéda aussitôt à la nomination de la commission des capitaines pour 1909 et qui se trouve composée de MM. V. Trousselle d’Appilly, Fontaine de Guiscard, Pollet de Salency, Lesage d’Ognes et A. Lequeux de Guivry.

M. Somon, capitaine de la Ronde, indiqua que 74 compagnies avaient pris part à la parade et, qu’en outre, 21 avaient envoyé leur adhésion par lettre.

La Compagnie de Canny-sur-Matz était venue sans drapeau.

Après le règlement de quelques questions purement administratives, M. Somon donne la parole à M. Duchesne, capitaine de Chauny 2ème qui demande à figurer sur les contrôles de la ronde et à être désignée en toute circonstance sous le titre Chauny-Ville 2ème.

M. Dubois, roi de 1909, demande à l’assemblée et notamment à M. Loizel, président de la Fédération, si Chauny 2ème peut également s’appeler Chauny-Ville 2ème ?

Quelques capitaines déclarent que cette question ne doit pas se discuter en réunion des capitaines et M. Bugnicourt ajoute : « C’est là une question de personnalité ; c’est Bugnicourt journaliste qui est visé ! » ( ??)

Ce n’est pas exact et il nous semble bien que le rédacteur en chef du Réveil de l’Aisne était, lui, personnellement visé comme journaliste quand M. Bugnicourt s’inscrivit contre son admission dans la compagnie « Chauny 1ère ».

Mais M. Loizel coupe court à toute discussion ; il reconnaît à Chauny 2ème le droit de s’intituler Chauny-Ville 2ème et profite de la circonstance pour serrer la main du capitaine et du roi de cette compagnie ; le président parle au nom de la concorde ; avant tout, dit-il, Messieurs, nous sommes des archers. On applaudit et Chauny-Ville 2ème reçoit l’investiture officielle.

« C’est tout ce que nous demandions, conclut M. Duchesne, et au nom de la compagnie je vous remercie tous très sincèrement. »

Tout aussitôt M. Grégoire, de Commenchon, demande que sa compagnie soit autorisée à venir tirer le 2 juin puis il pose au bureau la question suivante :

Une compagnie d’arc peut-elle emprunter un chevalier à une compagnie voisine pour se faire représenter à la parade et si ce « délégué » fait une carte d’essai, à quelle compagnie appartient cette carte ?

M. Loizel condamne cet agissement et ajoute qu’aucun capitaine ne doit ignorer le règlement qui est formel à ce sujet.

M. Grégoire faisait allusion, au nom de ses collègues, à l’incident de Remy (Oise). M. Loizel a déclaré que l’incident devait être signalé par écrit au capitaine de Remy qui à son tour en informerait le président de la ronde mais, conclut le président, le règlement sera appliqué.

D’ailleurs, comme il y a pas mal de questions à solutionner en ce moment, M. Loizel dit que prochainement il convoquera tous les capitaines de la ronde, en un point désigné, Chauny, peut-être et que là on solutionnera, en une réunion spéciale, tous les litiges actuellement soumis à la juridiction du bureau de la Ronde ; une circulaire sera adressée en temps voulu.

L’assemblée générale de la Ronde a lieu aussitôt. Il est 3 h ½ et comme plusieurs compagnies veulent repartir à 4h, force est d’abréger un peu la séance.

M. Loizel président de la Fédération assite à cette réunion :

M. Somon rappelle l’ordre de reddition du Bouquet :

1910 Salency ;

1911 Ognes ;

1912 Guivry ;

1913 Chauny-Ville (1ère).

Sur une observation de M. Thuillier, de Béthancourt, visant Leuilly qui se trouve ne devoir rendre son prix que dans une dizaine d’années, le capitaine de cette compagnie rappelle que l’ordre d’inscription résulte de la constitutive de la Ronde, en 1902, ce qui reporterait le Bouquet de cette Compagnie à l’an 1921 ou 1922.

Le président et M. Lesage, d’Ognes, observent que les compagnies tiennent assez à conserver la tradition qui leur a fait recevoir, il y a 20 ou 40 ans, le Bouquet de telle ou telle compagnie.

M. Loizel déclare : Il en sera ainsi tant que la Fédération n’aura pas procédé à une nouvelle répartition des compagnies dans les rondes de la Fédération pour égaliser ces rondes en nombre. Or la question est à l’ordre du jour de la fédération.

Après que le président eut annoncé la reconstitution de la compagnie de Berlancourt, il fut procédé au renouvellement de la délégation de la Ronde à la Fédération.

Les anciens délégués, MM. Somon, Maquaire, Lequeux, de Guivry, Thuillier, de Béthancourt, et Bugnicourt sont maintenus. M. Thuillier, capitaine d’Abbécourt, remplace M. Crapet.

Les suppléants sont : MM. Grognot, capitaine de Coucy, Baras, lieutenant de Caillouël, Oct. Duchesne, capitaine de Chauny-Ville 2ème, Fontaine, capitaine de Guiscard et Duquesne, capitaine de Leuilly.

Une question est posée à propos du nombre de chevaliers des compagnies de la ronde devant assister à la parade de ladite ronde. L’usage est que cette délégation soit de six au minimum compris le tambour et le drapeau, sans stipulation de distance, mais le règlement est muet sur cette condition. Certains voudraient que le nombre soit réduit à quatre au-delà de 15 kilomètres. M. Thuillier, de Béthancourt proteste, le capitaine de Leuilly et le secrétaire de la ronde se joignent à lui et ils font voir que cette décision transformerait la parade des compagnies éloignées en un simple défilé de drapeaux. Il est finalement décidé que l’usage sera conservé et aura force de loi.

A 4 h ½, l’Harmonie Municipale se rassemblait sur la place de la gare, pendant que se tirait le vin du jardin mais un malencontreux orage rapidement poussé par le vent d’Ouest assombrissait bientôt le ciel et une averse obligeait musiciens et auditeurs à se réfugier au plus vite dans les cafés voisins.

Une demi-heure plus tard la pluie cessait, le soleil réapparaissait et aussitôt avait lieu le concert, à la grande satisfaction du public qui ne ménagea pas ses applaudissements aux musiciens chaunois.

Enfin, à 6 h le bal commençait, ouvert par les demoiselles d’honneur et toute la soirée la fête continuait pleine d’entrain. » 

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