Cela s'est passé le 31 Mai 1917
« Dans l’herbe, au crépuscule.
Ce mois de mai a été un des plus beaux que j’ai vus. Le ciel
a été si souvent d’une rayonnante douceur.
Ce soir encore il fait infiniment calme. Sur les plus
adoucies des collines la forêt pose un manteau plein d’ombre verte et de
chansons.
Vers l’ouest la plaine diverse et vivante.
Dans le ciel ronflent quelques avions comme le passe-temps
de gigantesques moustiques.
Une brume bleue sombre a bu les rayons du soleil qui reste
sur l’horizon comme un énorme pain à cacheter. L’ombre monte peu à peu.
J’ai été à l’office du soir, puis une promenade qui est une
autre prière. Cela soulève un peu mon inquiétude de ne plus savoir où je vais
dans la vie. Je ne suis plus assez jeune pour compter sur le hasard…
Et quand j’ai l’âme fervente ainsi que ce soir, je pleure
davantage celle qui était pieuse et qui n’est plus. Je me sens vraiment tout
seul même en me rapprochant des autres, bonnes, mais païennes. Elles ne
comprendraient pas quand je voudrais me mettre à genoux, quand je voudrais
faire prier mes enfants. »
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