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jeudi 18 mars 2021

GUIVRY - EPHEMERIDE - 18 MARS

Cela s'est passé à Guivry le 18 Mars 1917



Journal du Lieutenant Hans Altrogge d'Arnsberg – 205° Régiment d’infanterie de réserve Allemand :

« Tôt, ce dimanche matin, nous avons emménagé dans un lieu différent. Guivry avait déjà quelques maisons détruites. Les villageois avaient reçu l’ordre de nettoyer et vider leurs maisons. Les personnes âgées ont eu du mal à enlever leurs affaires. Tout a été trainé dans l’église parce qu’elle ne devait pas être détruite. Je trouvais tout cela affreux. Seules les choses nécessaires ont été autorisées à être prises. Beaucoup de personnes âgées ont ainsi vu disparaitre en un jour, ou en quelques heures, ce qu’elles possédaient, la totalité de leurs biens. Le travail de toute une vie détruit. A la vue de l’anéantissement, la réaction des habitants et des enfants qui hurlent étaient faciles à comprendre. Dans l’après-midi, d’autres maisons et des granges ont été brûlées. L’air était opaque à travers la fumée dense. Comme la plupart des maisons étaient déjà abandonnées, les soldats sont partis à la recherche d’objets utiles mais surtout de nourriture. Les pommes de terre étaient abondantes et elles ont été cuites ou frites tout au long de l’après-midi. 

Le soir, après 22h00, nous sommes partis en direction de Béthancourt, Villequier-Aumont et enfin Tergnier où nous avons installé nos tentes. Que ce soit à Guivry, Tergnier et partout dans les villes et villages des environs, il y avait des incendies, beaucoup de maisons ayant subi des explosions. Le ciel était rouge sans dans toutes les directions, de gros nuages de fumée dégageaient une odeur piquante. Les seules choses épargnées étaient les églises. Les poteaux télégraphiques ont été sciés, les fils ont été coupés. Les passages à niveau ont été dynamités. Même les arbres fruitiers ont été éliminés. Les peupliers ont été abattus, les arbres étaient croisés dans les rues pour former des obstacles importants à la circulation. Partout une image d’horreur. Cette région n’oubliera jamais Mars 1917. Combien de villes et villages prospères sont en ruine. Nous ne sommes pas à blâmer pour cette destruction. Si la France avait bien compris l’offre de paix de l’empereur Allemand, elle aurait accepté et les villes et villages de cette région seraient toujours là.» 



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