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mercredi 27 mars 2024

GUIVRY - EPHEMERIDE - 27 MARS

Cela s'est passé à Guivry le 27 Mars 1904

Angèle Henriette Gentilini

Etat civil de Guivry

Naissance d’Angèle Henriette Gentilini.


Peu de gens, vivants actuellement, l'ont connue, et pourtant... 

Angèle est une fille d'immigrés italiens. Ses parents étaient marchands forains et se sont établis à Guivry à la naissance de leur première fille Marie Rose. Leur fils Dominique donnera sa vie pour la France lors de la première guerre mondiale, son nom est inscrit sur le Monument au Morts de notre village.

Dans les années 90, la Mairie a été contactée, un don (conséquent) venait d'être fait à la commune de Guivry suite à un décès, celui d'Angèle. Quelques-uns dans le village avaient le souvenir de cette belle dame, qui passait visiter quelques connaissances, toujours habillée à la mode et dans une belle voiture, mais personne ne s'attendait à ce leg.

Angèle est née à Guivry où ses parents étaient bien implantés depuis 1892. Lors de la première guerre mondiale, alors qu'il ne restait que peu d'habitants dans le village occupé par les allemands, il est arrivé ceci: 

(Témoignage d'Edouard Cœurdevey, instituteur dans le civil et militaire à Guivry au moment des faits) . Mme Chevreux raconte à Edouard. 

" Une nuit de février (1917), à cinq heures, une patrouille prussienne, baïonnette au canon vient heurter aux portes des maisons dont la liste est entre les mains d'un sous-officier. Les femmes réveillées en sursaut, les coups violents. 

C'est ici chez X ? Bien. Dans votre famille il y a Monsieur X, Mademoiselle unetelle...

- Oui.

- Bien. M.M. tel, tel... se rendront à six heures à la Kommandantur. Une voiture les emmènera. Qu'ils prennent avec eux un petit paquet de ce qu'ils voudront. Adieu. Soyez exacts, sinon amende.

Et la patrouille va de porte en porte, les derniers de la liste sont prévenus une demi-heure, un quart d'heure à l'avance.

Les jeunes filles doivent se vêtir en hâte, maris laisser leur femme, et mères leurs enfants, sans avoir le temps de s'embrasser et partir sans même avoir pu se laver ni se peigner, s'en aller ainsi brutalement de la chassie et des larmes aux yeux, dans l'inconnu.

La scène de l'Italien, veuf avec sa fillette malade (Angèle), suppliant qu'on ne l'arrache pas à son enfant.

- Je suis étranger. Je n'ai ni parents ni amis, je ne puis abandonner sur son lit cette enfant. Je ne vous ai rien fait. Je ne suis pour rien dans cette guerre, laissez-moi, pour mon enfant !

- Tonnez la kamine au foisin et en route, hop.

Et le pauvre diable, aidé d'un coup de crosse, monta dans la voiture."

Angèle sera accueillie par des habitants du village et s'en rappellera toute sa vie. Elle passera régulièrement voir des "connaissances" dans le village et demandera à être inhumée dans son petit village. 

L'argent de cet héritage a servi à la réalisation du parc de jeux de notre commune qui porte le nom "Espace Angèle Gentilini".


















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