GUIVRY - EPHEMERIDE - 21 MARS

Cela s'est passé à Guivry le 21 Mars 1934

Henri de Kerillis  en 1936

Article dans le journal « l’Aisne » de ce jour :

« Il n’est bruit, depuis certain temps dans la commune de Guivry, que des manœuvres plutôt indésirables d’un conseiller municipal qui, élu pour défendre les intérêts de tous, se livre avant tout autre chose à une campagne politique forcenée.

Que ce Monsieur ait ses idées et qu’il essaie de les faire partager par ses concitoyens, rien à redire : nous sommes partisans de la liberté de conscience pour tous, même pour ceux qui ne pensent pas comme nous.

Cependant, en ces temps de « trêve des partis » notre bouillant propagandiste ferait beaucoup mieux d’observer une attitude loyale en évitant de profiter des réunions du conseil pour distribuer des tracts imprimés par M. de Kerillis.

Notre conseiller a été élu pour nous faire de bonnes finances municipales et non de la mauvaise politique générale. C’est un homme de bonne foi que les électeurs ont entendu élire en lui et non un homme sandwich en réclame nationaliste ; voila ce qu’il ne faut pas qu’il oublie.

Qu’il sache encore une chose, à savoir que le plus « bourreur de crânes », pour reprendre son expression favorite, ce n’est pas le brave républicain qui croit en la vertu des institutions démocratiques, mais bien l’imposteur qui tend à faire admettre que le régime de la trique, cher aux dictateurs, soit le plus apte à redresser les échines.

Si notre homme a de l’activité à revendre, il ferait beaucoup mieux de faire connaître dans la commune la date et l’heure des réunions du conseil municipal afin que les électeurs puissent au moins se rendre compte qu’il remplit bien son mandat.

En tous cas, les citoyens libres de Guivry – et ils sont nombreux – entendent bien rappeler à plus de retenue un homme qui exagère vraiment et qui, parce qu’il est conseiller municipal, se voit déjà le potentat de la commune, gouvernant d’après son seul bon vouloir au cas fort improbable où les amis de M. de Kerillis l’emporteraient dans la capitale.

Les républicains un beau jour se fâcheront et auront à Guivry comme ailleurs, leur revanche.

Que ce rappel à l’ordre et aux convenances suffise, c’est là notre seul désir.

Signé : Un groupe d’électeurs. »