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mardi 19 janvier 2021

GUIVRY - EPHEMERIDE - 19 JANVIER

Cela s'est passé à Guivry le 19 Janvier 1898

Journal de la ville de Saint-Quentin du 26 janvier 1898


« Guivry. Un parricide.

Un habitant de Guivry, le sieur Tardieux-Blondelle, dit Cadet, manouvrier, âgé d’environ 48 ans, condamné nombre de fois pour violences ou braconnage et jouissait, c’est une façon de parler, de la plus détestable réputation dans le village, a failli être tué mercredi (19 janvier) vers 8 heures du soir, par son fils aîné Charles Tardieux, dans les conditions que voici :

Depuis longtemps, Tardieux père est la terreur de Guivry ; on ne compte plus les rixes qu’il a commises. Cadet Tardieux passe ses colères sur les siens.

Sa femme est gravement malade, au lit, des coups qu’elle a reçus ; son fils aîné, Charles Tardieux, âgé de 25 ans qui, en dépit de la phtisie qui le ronge, concourt avec son frère puiné, Léonidas, à l’entretien de la maison, est également l’objet de ses brutalités, et si Léonidas pâtit un peu moins, c’est parce qu’il est un solide gaillard, et que le père craint qu’un beau jour ce garçon se révolte.

Le dimanche 16 courant, une nouvelle querelle éclata entre Cadet Tardieux et son fils Charles. Le père le jeta dehors, le menaçant de lui tirer un coup de fusil, il lui mit même le canon sur la poitrine, s’il s’avisait de rentrer. Charles Tardieux partit désespéré, ruminant sa vengeance.

Le lundi et le mardi il alla à son travail ainsi que de coutume, mais ce malheureux, qui a besoin de soins, devenait fou de chagrin. Mercredi dans la journée, il profita de l’absence de son père, entra dans la maison et décrocha le fusil, prétextant qu’il allait tuer des corbeaux.

Vers 8 heures du soir, il revint, regarda à travers les carreaux de la fenêtre, aperçut son père lisant au coin du feu, épaula et tira. C’était un crime qu’il commettait, l’homme sur lequel il venait de faire feu était son père, et cependant quand au bruit de la détonation toutes les portes de la rue du Moulin où habitent les Tardieux s’ouvrirent, quand on sut ce qui s’était passé, le cri général fut : « au moins l’a-t-il tué ? ». Personne ne songea à reprocher à Charles Tardieux l’acte qu’il avait commis.

Cependant les autres enfants de la victime s’empressèrent autour de lui et bientôt on acquit la preuve que Cadet Tardieux atteint à l’épaule droite et de quelques grains de plomb au cou, n’était que blessé et peu dangereusement.

Le coup fait, Charles Tardieux alla trouver le maire, M. Létoille et lui conta ce qu’il venait de faire. M. Létoille pria le garde d’accompagner Charles Tardieux chez M. Moreau-Létoille, débitant, de lui faire donner une chambre et de le garder à vue.

Le lendemain matin Charles Tardieux et le garde de Guivry se mettaient en route et venaient se présenter à la gendarmerie de Chauny.

Le juge de paix et le parquet de Laon furent avisés, et tous deux descendaient jeudi vers trois heures après-midi à Guivry, tandis que les gendarmes ramenaient Tardieux.

Le parquet a assisté alors à une scène singulière. Quand le prisonnier est revenu dans son village, quand il en est reparti, toute la population était là, et plus d’un s’en vint lui serrer la main. Ces manifestations se sont reproduites samedi à Chauny où un certain nombre d’habitants de Guivry, qui étaient venus au marché, ont assisté au départ pour Laon de ce garçon, dit la Défense. » 







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