GUIVRY - EPHEMERIDE - 24 MARS

Cela s'est passé à Guivry le 24 Mars 1918

Livre « Héros obscurs » du Comte Arnauld Dorian – 1923 Editeur Henry Goulet :

« …/… Une section de mitrailleuses du 82° RI est placée près du cimetière de Guivry, sur la route de Guiscard, pour protéger la retraite, car nous sommes au 24 mars 1918, et le Boche qui a percé les lignes anglaises progresse rapidement. On le sent partout ; on le voit partout ; la section est menacée d’encerclement, mais elle n’a pas reçu d’ordre de repli et crânement reste à son poste, tirant sans relâche et à coup sûr, faisant d’effroyables hécatombes dans les rangs ennemis qui s’avancent en masses compactes. Les munitions vont manquer ; encore quelques bandes, puis les mitrailleuses se taisent, fumantes et brûlantes, mais inutiles désormais !

Les Boches avancent toujours ; dans peu d’instants, la section va être prise inévitablement ; l’aspirant qui la commande se décide enfin à donner l’ordre de repli. Un à un, les hommes reculent. Le dernier, Rouquette, ne pouvant se résigner à abandonner sa mitrailleuse, la saisit presque en fusion encore, la met sur son épaule et avec désespoir cède le terrain ; sa capote grésille, la poignée de la pièce qui maintenant repose sur sa chair lui brûle la main et lui cause une affreuse douleur. Il marche toujours, et lorsque enfin il s’arrêtera, le mitrailleur Rouquette découvrira une épaule et une main sanglantes, profondément brûlées, mais sa pièce sera sauvée…/… »

« …/… Rouquette (Soldat-Mitrailleur Julien), né et demeurant à Viviez (Aveyron), classe 1909, du 82° RI. L’épisode s’est déroulé le 24 mars 1918 à Guivry…/… »