Cela s'est passé à Guivry le 17 Juillet 1917
Journal d’Edouard Coeurdevey:
« Journée grise de juillet fatigué. Ce soir un peu de
paix. Office du soir. Prière du soir. Rencontré le beau prêtre venant de
baptiser un bébé à Beaugies… Singulier apostolat que celui de ces grands
garçons arrachés du séminaire et jetés dans la vie tumultueuse des
cantonnements…
Quand la bougie s'allume, je voudrais écrire quelque peu. Je
ne sais à qui faire une lettre tant il y en a qui sont en souffrance dans mon
vague désir. J'en tire une poignée de ma poche. C'est là que je laisse celles
qui attendent jusqu'à ce que je les aie usées ou qu'une réponse leur soit
donnée. Quand la liasse devient volumineuse j'entreprends de les classer, de
les ranger ou de les déchirer, de déchirer celles pour lesquelles une réponse a
été faite ou serait trop tardive, ou qui ne me touchent pas assez pour
surmonter une paresse. Mais voilà, je n'ose pas déchirer une lettre, parfois
des mots presque insignifiants me font hésiter, je les remets en poche et plus
tard, quand ma poche sera trop pleine, le souvenir effacé, alors seulement, je
me séparerai de ces papiers fanés. »
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