GUIVRY - EPHEMERIDE - 19 DECEMBRE

Cela s'est passé à Guivry le 19 Décembre 1909

Journal Le réveil de l’Aisne du 19 décembre 1909

« Frières-Faillouël. Projet de voie ferrée. On nous écrit :

Comme suite à l’article paru sur notre numéro du 5 décembre dernier, concernant le projet de voies ferrées (à voie normale) de Vendeuil, Mennessis, Guiscard, l’auteur du projet, M. Desmarest-Cartin, nous informe qu’il prolonge en projet cette ligne jusque Roye, partant de Guiscard par Fréniches, Libermont, Ercheu, Crécy, Billancourt, Hattencourt, Carrépuis et Roye.

M. Desmarest vient de recevoir à ce sujet une lettre de M. Linder, directeur du génie d’Amiens (2^ème corps d’armée), ainsi conçue :

Amiens, le 29 novembre 1909.

Le lieutenant-colonel Linder, directeur du génie, à M. Desmarest-Cartin, (Bureau d’études et de renseignements gratuits), à Frières-Failouël (Aisne).

Monsieur,

Le ministre de la guerre me fait parvenir votre lettre du 19 novembre courant concernant les projets de lignes ferrées de Vendeuil à Mennessis et de Mennessis à Guiscard et Roye. J’ai l’honneur de vous informer que l’autorité militaire ne pourra formuler d’avis au sujet des lignes en question que lorsqu’elle sera saisie des projets dans les formes réglementaires prévues par les décrets du 16 août 1853 et du 8 septembre 1878.

Veuillez agréer, M., l’assurance, etc…

Signé : Linder.

Ce projet passera au conseil général de l’Aisne à la session d’avril prochain et sera présenté par l’honorable M. Doumer, député de notre circonscription, ainsi que par les conseillers généraux des cantons de Guiscard et de Roye pour l’Oise et la Somme. Après acceptation des conseillers généraux de l’Aisne, l’Oise et la Somme, M. Doumer fera le nécessaire près des différents ministères et du conseil d’Etat pour la réalisation de ce projet le plus tôt possible, afin de donner satisfaction aux communes intéressées qui sont actuellement déshéritées.

Tout ceci est très bien mais on va lire à la rubrique Guivry une autre lettre traitant d’un sujet analogue et sur des données en quelque sorte parallèles.

Il nous fait plaisir de voir que dans la région de Frières-Faillouël, comme dans celle de Guivry, il y a d’excellentes gens qui mettent leurs lumières au service de leurs concitoyens – et gratuitement.

Nous ne pouvons que nous associer aux vœux de nos deux estimables correspondants occasionnels et souhaiter que d’ici dix ans – il n’y faut pas compter avant – les crédits spéciaux permettent la construction d’une ligne qui, empruntant un tracé mixte aux deux ou trois projets actuels, mette tout le monde d’accord ou, tout au moins, qu’elle soit utile à tous ! »

 

« Guivry – Question de chemin de fer. Nous avons reçu hier la lettre suivante que nous publions avec plaisir :

Monsieur le Rédacteur,

Je crois devoir vous adresser une petite étude relativement à la question du chemin de fer projeté entre Mennessis et Guiscard, dont il a été parlé dans votre numéro du 5 courant.

Veuillez me permettre quelques observations très importantes et qui me paraissent absolument nécessaires pour la facile réalisation de ce projet.

Bien que ce tracé présenté par M. Desmarest-Cartin soit incontestablement avantageux, il a malheureusement le grand inconvénient d’allonger notablement la longueur du trajet entre Villequier-Aumont et Guivry par suite du détour qu’il semble devoir faire vers Beaumont-en-Beine avant de revenir sur Guivry.

Y aurait-il eu erreur ? Il y a lieu de le croire car d’après ce tracé, cette ligne devrait passer de Villequier par les fermes de la Cressonnière et Campigny, ensuite entre la Neuville-en-Beine et les Riez de-Cugny et arriverait à Beaumont-en-Beine, mais comment donc reviendrait-elle sur Ugny-le-Gay et Guivry, car les difficultés du terrain s’y opposent formellement !

De Beaumont, cette ligne passerait inévitablement aux Beines, la ferme du Parc, traverserait le champ de tir de la garnison de Ham, contournant la ferme de Lagache elle arriverait à Guivry en suivant le rû des Aulnes, de là à Beaugies.

Donc Ugny-le-Gay ne serait pas desservi et on déshériterait de ce fait les communes de Caumont, Commenchon et Béthancourt. Cette ligne comporterait d’ailleurs beaucoup de travaux importants et aurait surtout l’inconvénient d’accroître énormément les kilomètres qui entraîneraient des dépenses considérables sans rendre de services proportionnés.

Permettez donc à un habitant vivant sur les lieux et qui connaît la région, de modifier un peu ce tracé qui aurait ensuite l’avantage d’avoir le trajet le plus court tout en demandant le minimum de travaux techniques et d'avoir le maximum de rendement, sans léser aucun des intérêts des communes voisines intéressées, puisque cette ligne traverserait une zone très riche mais dépourvue absolument de voies ferrées, car il ne faut pas oublier que la Neuville-en-Beine, Ugny-le-Gay, Guivry et Beaugies sont éloignées de 12 à 14 kilomètres de toute gare de chemin de fer.

Partant de Villequier, venant par Frières et Mennessis, la ligne devrait passer dans le parc du Château de Genlis à Guyencourt, les fermes de la Cressonnière et Campigny suivant le rû venant d’Ugny passerait entre Ugny et La Neuville-en-Beine arriverait au Bois Venel, ensuite le calvaire de Guivry en suivant à peu près la route pendant 400 mètres, - là une tranchée devra être creusée – et on arriverait au Hameau des Hézettes ensuite à Guivry, de là on passerait au nord de Beaugies on passerait à la ferme de l’Etang de Bœuf ensuite à la Râperie puis à Buchoire et suivant la verse on arriverait au point terminus à Guiscard.

Enfin cette ligne emprunterait à Villequier-Aumont le tracé de la ligne projetée de Chauny à Flavy passerait certainement entre l’Abbaye de Genlis et le Roquet ensuite à Rouez, suivant le rû Hélot traverserait le marais de Noureuil, ensuite passerait près de l’Orme du Sart, par le pré de Mesme, le bas Senicourt et Chauny.

Ce projet n’est d’ailleurs que celui de M. Joncourt modifié. Cette ligne aurait l’avantage d’avoir un trafic très important et aiderait puissamment au progrès du commerce et des industries locales.

En outre elle mettrait plus complètement en relations les habitants du canton de Guiscard et du Nord-Ouest de Chauny et leur rendrait de grands services pour se rendre à Noyon par Guiscard, ou à Saint-Quentin par Mennessis ou Guiscard-Chauny par Villequier-Aumont et de même pour le canton de Moy.

Voilà donc un projet qui comporte de sérieuses garanties. Il importe donc d’arriver à sa réalisation. La construction serait d’un prix réduit en raison du terrain qui ne demanderait aucun ouvrage important puisque la latitude de Guiscard-Villequier-Chauny ne varie que de quelques mètres à peine. Il faudrait que les municipalités interviennent, afin que le Conseil Général s’en occupe au plus tôt.

Veuillez agréer, Monsieur etc…

T.C.

Tout en laissant à l’honorable M. Desmarest-Cartin le bénéfice de la priorité, nous devons reconnaître que le projet exposé par notre ami et correspondant, répond d’une façon plus logique aux désidératas des communes sus-indiquées.

Il est évident qu’on ne doit pas courir deux lièvres à la fois et qu’avant toute chose il faut se décider pour le tracé Nord-Sud ou pour celui d’Est-Ouest ; il appartient donc aux municipalités de faire des démarches dans le sens qui leur semblera le plus pratique. »