Cela s'est passé à Guivry le 12 Janvier 1889
Journal de la ville de Saint-Quentin du 06 février 1889
« Camus Jules Ernest, né à Buironfosse en 1854, ouvrier sabotier sans domicile fixe, a déjà été condamné quatre fois pour coups, rébellion, outrages à agent et ivresse. Il ne fait pas bon de le rencontrer sur un chemin, surtout lorsqu’il a bu et de lier conversation avec lui, ainsi que l’a appris à ses dépens un brave habitant de Guivry, qui cela est certain, se méfiera une autre fois des individus du genre de Camus, qui ne possède cependant qu’un bras.
Le 12 janvier, le sieur M… de Guivry, revenant de Chauny, rencontrait dans le bois deux individus ivres ; l’un d’eux, Camus, lui demanda si les habitants de Guivry étaient charitables, qu’il n’était pas un malfaiteur, qu’il était des environs de Saint-Quentin et qu’on n’avait aucune crainte à avoir de lui puisqu’il était manchot. Dans la conversation, le sieur M… lui répondit que les Saint-Quentinois n’étaient pas de mauvais sujets, mais les étrangers qui venaient habiter Saint-Quentin.
Ces paroles ne plaisant sans doute pas à Camus, qui marchait côte à côte avec ledit sieur M… ralentit le pas et envoya à ce dernier un violent coup de poing sur l’œil droit qui fit jaillir le sang.
Le sieur M… alla porter plainte au maire et il fut étonné, lorsque Camus fut arrêté, de voir que ce dernier n’était plus manchot. Camus reconnaît avoir tout simplement donné une gifle et non un coup de poing, parce que le sieur M… l’avait traité de fainéant et nie avoir dissimulé l’un de ses bras sous ses vêtements. Pour coups volontaires, Camus est condamné par le tribunal correctionnel de Laon à deux mois d’emprisonnement. »
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