Ce blog est le votre, c'est vous qui le faites vivre. Sans votre mémoire et vos archives pour l'alimenter, il ne peut exister. Un grand merci à tous.
A la demande de certains, nous avons fait le choix de ne pas citer les propriétaires des documents afin qu'ils ne soient pas importunés.

POUR VOIR LES DOCUMENTS OU PHOTOS DE CE BLOG EN PLUS GRAND FORMAT, IL SUFFIT DE CLIQUER (CLIC GAUCHE) UNE FOIS SUR L'IMAGE.

dimanche 18 juillet 2021

GUIVRY - EPHEMERIDE - 18 JUILLET

Cela s'est passé à Guivry le 18 Juillet 1917


Journal d’Edouard Cœurdevey:

« Appréciation féminine et philosophie de l'amour.

Durant le dîner Ravenet évoque les souvenirs de sa turbulente jeunesse ; puis il arrive à ceux de la campagne. « Je ne sais pas comment j'ai pu faire toutes les blagues que j'ai faites et être encore debout.

Maintenant ce n'est rien, je suis un peu assagi, mais au début, j'étais enragé, je crois, te souviens-tu à Giromagny, te souviens-tu à Vivières, te souviens-tu à Crépy, à Pierrefonds et patati et patata… »

Puis il entre dans les détails et ajoute à propos de Vivières et de Duvy où les « poules » élues avaient une ou des associées :

« Ah ! En ce temps-là, il aurait fallu que j'aie Faure avec moi…

Je n'avais que Cœurdevey, j'ai tâché de l'emmener, de le débaucher, je lui ai offert de magnifiques parties, il n'a jamais rien voulu savoir.

Il ne comprend pas ce jeu-là… »

Ben ! Interrompit notre hôtesse, la jeune Madame Chevreux, dont le mari est loin et le démon proche. Ben ! Si c'est comme ça qu'il opère. C'est pas étonnant qu'il n'ait pas pu encore en trouver une… Il restera toute sa vie vieux garçon…

Et c'est sous cette méprisante conclusion de la jeune femme que fut tranchée la discussion sur les deux philosophies et les deux tactiques de l'amour.

Jugement d'une femme simple. Avis compétent ; opinion instinctive. C'est bien cela. Don Juan et ses cyniques victoires a plus de prestige que Jocelyn assurément. Les femmes sont toujours en attitude disposition de capitulation heureuse en face de l'homme qui a beaucoup d'aventures. Elles prennent toujours en pitié celui qui a triomphé de l'instinct et des tentations. Elles se disent que celui qui a beaucoup péché a dû être tenaillé plus fort, être un mâle plus fougueux, plus viril que l'amant pâle, l'amoureux des clairs de lune, auquel il a suffi des quelques soupirs pour canaliser la sève…

Qu'il y ait égale puissance amoureuse et que chez l'un la perversion soit le secret des succès, que chez l'autre la discipline intérieure impose la continence et le respect des femmes, non, elles ne sentent pas cela, et si en raisonnant elles l'admettent, elles n'en sont jamais intimement convaincues.

Peut-être ont-elles raison ?… » 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire