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dimanche 6 septembre 2020

GUIVRY - EPHEMERIDE - 06 SEPTEMBRE

Cela s'est passé à Guivry le 06 septembre 1918


Journal de marche du 48ème B.C.P. :

« Dans la nuit, le recul allemand continue.

Dès 6h30, Après une bonne préparation d’artillerie, Guivry est attaqué par le Nord (48° B.C.P.) et par le Sud (45° B.C.P.). Le Capitaine Biays est chargé avec son Escadron de pousser vers le Nord-est et de reconnaître Ugny-le-Gay,  Guyencourt et Villequier-Aumont.

A 7h30, le 45° B.C.P. atteint la Tombe Reignier et marche sur Les Hezettes.

A 8h30, étant donné l’importance du village de Commenchon, qui, avec la Butte des Minimes (toujours aux mains de l’ennemi) forme une ligne défensive s’appuyant à Ham et Chauny, le Sous-lieutenant Wallon est envoyé en reconnaissance sur Commenchon-Villequier-Aumont : Le Commandant de la Brosse, qui a accompagné la reconnaissance Wallon, rapporte le renseignement que Commenchon est évacué.

A 11h00, devant l’avance générale, le Lieutenant-colonel commandant l’avant-garde transporte son PC dans un chemin creux au Sud de Guivry et embranchant au coude de la route Guivry-Bétancourt et se positionne le long de la route Guivry-Béthancourt sur l’emplacement de la tranchée ennemie, bordée de barbelés. Tranchée que l’ennemi tenait encore hier soir et d’où ils barraient le passage à nos troupes.

A 12h30, Le Sous-lieutenant Wallon signale plus tard que Caumont est libre mais que Villequier-Aumont et les bois au Nord-est sont occupés par des mitrailleuses.

A 13h00, l’Escadron Biays a pu lancer dans Ugny-le-Gay des patrouilles à pied qui se battent à coups de fusil avec des tirailleurs allemands en retraite.

Le 45° B.C.P. entre dans Ugny-le-Gay. Entre temps, l’emplacement où se trouvent l’Etat- Major, l’Escadron Adam et les S.M. est bombardé à gros obus et à obus asphyxiants. Ils n’ont eu à déplorer que la perte de quelques chevaux.

Il est demandé à l’Escadron Briays de se porter sur la Grenouillère et le Plessis-Godin pour y établir la liaison avec la 70° D.I..

A 14h00, le Lieutenant Wallon dit qu’il a tourné Villequier-Aumont par le sud, a franchi la route de Chauny et a atteint la route Villequier-Viry où il a pris contact avec la cavalerie de la 37° D.I. qui lui apprend que nos troupes sont à Chauny.

A 17h00, pour une cause inconnue (des cavaliers prétendent avoir vu un avion allemand envoyer une fusée !) l’emplacement où se trouvent le 1° Escadron et le P.C. (le long de la route Guivry-Béthancourt) est bombardé d’obus toxiques. 6 chevaux sont tués, 7 blessés. Le 1° Escadron et les S.M. se portent au Sud de Béthancourt, le bombardement ayant d’ailleurs cessé.

A 18h00, Le Capitaine Briays fait connaitre que l’avant-garde (qui n’a pas dépassé Ugny-le-Gay et n’avance plus) est violemment bombardée avec des obus toxiques.

A 18h30, le Colonel rappelle tout le monde, bivouac de part et d’autre de la route Beaugies-Crépigny, près du chemin de crête.»

 

Historique du 48ème B.C.P. :

« Dès 6 h 30, l'attaque est reprise derrière un barrage roulant. A 7 heures Guivry, brillamment enlevé, est dans nos mains. La marche continue sur Ugny-le-Gay où les 8ème et 9ème compagnies sont d'abord arrêtées par des mitrailleuses et un barrage d'obus de gros calibre et de toxiques. A 19 h 30, profitant de l'évacuation de la Butte des Minimes qui commandait l'entrée du village et à la tombée de la nuit, ces unités pénètrent dans Ugny-le-Gay et poussent leurs avant-postes aux lisières, face à l'est. Prévoyant que l'ennemi va reculer dans la nuit, le chef de bataillon prescrit des reconnaissances toutes les trois heures. »

 

Journal de marche du 45ème B.C.P. :

« La relève se termine à 2h00. Au cours de cette relève, 1 chasseur est tué, 2 autres sont blessés.

L’ordre d’attaque de Guivry était le suivant : à 6h30, un barrage s’établira en palier sur la lisière Est du village, se mettra en route à 8h30 pour aller se fixer sur Les Hézettes. Dès 5h30 le 45ème B.C.P. en liaison avec les éléments de la D.I. de droite cherchera à progresser sous bois en direction du Bois du Roi pour déborder Guivry et le prendre à revers vers 8h30 par la Pommeroye. Un mouvement de débordement de Guivry par les bois s’exécutera en liaison avec la D.I. de droite et sera couvert au Nord par un Bataillon du 36ème R.I. dans la région de la Ferme de l’Etang de Bœuf.

A 5h30 les Compagnies sont alertées et reçoivent l’ordre de progresser dans l’ordre suivant :

-          9ème Compagnie : Compagnie de gauche (Lieutenant Munier) doit s’avancer, sa gauche en lisière des bois de Guivry, gardant la liaison avec le 48ème B.C.P.

-          7ème Compagnie : Compagnie de droite (Lieutenant Joly) doit s’avancer, la droite s’appuyant au chemin de crête (qui appartient au 360ème R.I. de la Division de droite).

-          8ème Compagnie : Compagnie de soutien (Lieutenant Leloup) en arrière et à droite derrière la 7ème Compagnie

-          Le Bataillon doit s’arrêter entre les Hézettes et la Tombe Régnier.

A 6h45, le départ a lieu. Le 360ème R.I. n’ayant pas reçu l’ordre de progresser, le Capitaine Commandant le Bataillon lance la Compagnie de soutien en avant dans l’axe du 360ème R.I. suivant le chemin de crête avec mission de pousser jusqu’à la Tombe Régnier et de protéger sur leur flanc droit la marche des deux autres Compagnies.

A 7h00, le Bataillon arrive à la Tombe Régnier et y stationne dans la formation suivante :

-          8ème Compagnie à droite couvrant le flanc droit du Bataillon.

-          7ème Compagnie à gauche entre les Hézettes et la 8ème Compagnie.

-          La 9ème Compagnie soumise à un fort barrage de toxiques a été obligée de déplacer son axe de marche subissant un léger retard. Elle est mise en soutien.

A 7h30 un détachement de liaison est envoyé aux Hézettes qui est signalé inoccupé.

A 7h40 le Lieutenant Friard du 45ème B.C.P., le Maréchal-des-Logis Cendrier du 14ème Chasseurs à cheval, l’Adjudant Cotten et un Cavalier du 7ème Dragons partent en reconnaissance sur Ugny-le-Gay qu’ils atteignent et fouillent à 8h20. Le Maréchal-des-Logis Cendrier est grièvement blessé dans cette reconnaissance par les allemands qui sont dans les vergers du village.

A 8h40, la liaison avec le 48ème B.C.P. étant rétablie, protégé sur son flanc droit par deux Escadrons du 1er Chasseur qui éclairent vers Commenchon, le Bataillon reprend sa marche et vient s’installer à 9h15 à 1 kilomètre Nord-est de la Tombe Régnier, puis à 9h45 fait un nouveau bond et à 10h00 s’installe à 500 mètres d’Ugny-le-Gay dans la formation suivante : 7ème Compagnie à gauche, 8ème Compagnie à droite, 9ème Compagnie en soutien.

La liaison est intime à droite avec le 360ème R.I. qui est arrivé à la hauteur du Bataillon vers 10h00 et avec le 48ème B.C.P. à gauche.

Un Escadron du 1er Chasseur est en réserve derrière le Bataillon.

Le Peloton de Laroche du 7ème Dragons est en observation près d’Ugny-le-Gay à la Ferme du Bois de Caumont.

Profitant de la faiblesse du poste d’observation d’Ugny-le-Gay, l’ennemi a réussi au cours de la matinée à glisser quelques mitrailleuses dans les maisons Est du village et à renforcer celles qu’il a dans les vergers.

Au cours de la journée, le Bataillon a perdu : 1 Officier blessé, 35 chasseurs. »

 

Journal de marche du 1er Régiment de Chasseurs à Cheval :

« Dans la nuit le recul Allemand continue.

A 6h30, après une bonne préparation d’artillerie, le groupe de B.C.P. attaque Guivry en le tournant par le Nord (48ème B.C.P.) et par le Sud (45ème B.C.P.).

A 7h30, le 45ème B.C.P. a atteint la Tombe Régnier marchant sur les Hézettes. Le Colonel s’est porté au P.C. de l’avant-garde (Lieutenant-colonel Lehagre) sur la route Maucourt-Grandru dans le ravin à 800 mètres au Sud de Maucourt. Il envoie de suite au Capitaine Biays l’ordre de pôusser franchement vers le Nord-est et de reconnaitre Ugny-le-Gay, Guyancourt et Villequier-Aumont. Le 1er Escadron avec les S.M. demeurent en réserve aux ordres du Colonel.

A 8h30, étant donné l’importance du village de Commenchon qui, avec la Butte des Minimes, toujours aux mains de l’ennemi forme une ligne défensive s’appuyant à Ham et Chauny, le Colonel y envoie en reconnaissance le Commandant de la Brosse et le Sous-lieutenant Wallon (1er Escadron). Le Commandant de la Brosse s’assurera de la situation à Commenchon et viendra rendre compte laissant le Sous-lieutenant Wallon continuer seul la reconnaissance qui poussera jusqu’à Villequier-Aumont et plus à l’est.

Le Commandant de la Brosse aborde Commenchon par le Nord-est par le chemin creux qui traverse le mot « Abbaye » (sur la carte, bien sur). Le village est évacué, le Commandant de la Brosse pousse les éléments de tête d la 70ème D.I. (360ème R.I.) qui bordaient à cette heure le chemin de terre en arc de cercle passant près de Commenchon. La liaison est ainsi établie avec cette Division. Il revient rendre compte laissant le Sous-lieutenant Wallon filer sur Villequier-Aumont.

A 11h00, devant l’avance générale, le Lieutenant-colonel Commandant de l’avant-garde transporte son P.C. dans un chemin creux situé au Sud de Guivry et embranchant au coude de la route Guivry-Béthancourt. Le Colonel y vient avec lui plaçant le 1er Escadron et les S.M. au Sud et près du chemin de crête sur le chemin de terre doublant à 400 mètres à l’Ouest la route Guivry-Commenchon. C’est exactement l’endroit où la veille au soir, l’ennemi tenait encore. Une tranchée et un réseau barbelé bordent ce chemin.

A 12h30, premier renseignement Wallon, Caumont est libre mais Villequier-Aumont est tenu par des mitrailleuses placées aux abords du cimetière. Wallon va tenter de tourner le village par le Sud.

A 13h00, le Capitaine Biays fait connaitre que ses patrouilles ont pénétré à pied dans Ugny-le-Gay où elles ont échangé des coups de feu avec des tirailleurs ennemis qui ont fui. Un Cavalier du 7ème Dragons a déjà été blessé dans le village dans la matinée. Le 45ème B.C.P. entre dans Ugny-le-Gay et le Colonel prescrit à l’Escadron Biays de se porter sur la Grenouillère et le Plessis-Godin pour y établir la liaison avec la 70ème D.I..

A 14h00, deuxième renseignement Wallon. Il a touché Villequier-Aumont par le Sud, a franchi la route de Chauny et a atteint la route Villequier-Viry où il a pris contact avec la Cavalerie de la 37ème D.I. qui lui apprend que nos troupes sont à Chauny.

A 14h15, le Capitaine Biays fait connaitre que la Grenouillère est libre mais qu’au Plessis-Godin il y avait quelques tirailleurs ennemis qui se sont repliés sur Villequier-Aumont dès que les éléments pied-à-terre ont avec leurs fusils mitrailleurs pris sous un feu violent les lisières du hameau. Il continue à assurer la liaison avec la 70ème D.I. qui marche sur Villequier-Aumont et notre avant-garde à cette heure aborde Ugny-le-Gay, la Grenouillère et le Plessis-Godin en direction de Guyancourt. Dès que la ligne Guyancourt-le Quesnel sera atteinte, le Capitaine Biays a le dessein, passant au Nord de Villequier-Aumont, de se lancer en découverte dans la zone de la 121ème D.I. vers les bois de Genlis, de Frières et de Failloüel.

A 15h00, troisième renseignement Wallon, les lisières des bois au Nord-est de Villequier-Aumont sont tenues par des mitrailleuses, et des batteries lourdes sont installées dans ces bois. La Cavalerie de la 37ème D.I. lui apprend que les éléments de tête de cette D.I. sont à Noureuil et qu’une reconnaissance d’Officier envoyée sur Tergnier y a été reçue par des mitrailleuses en bordure du village de Voüel.

A 17h00, pour une cause inconnue (des Cavaliers prétendent avoir vu un avion allemand…envoyer une fusée !!), l’emplacement où se trouvent le 1er Escadron et les S.M. est bombardé, pas mal d’obus à Arsine, 6 chevaux sont tués, 7 blessés. L’Escadron et les S.M. se portent plus au Sud vers Béthancourt, le bombardement a d’ailleurs cessé.

A 18h00, le Capitaine Biays fait connaitre que notre avant-garde (qui n’a pas dépassé Ugny-le-Gay et n’avance plus) est violemment bombardée avec des obus toxiques. Le Maréchal-des-Logis Mener est légèrement intoxiqué. Il revient se faire soigner mais refuse de se laisser évacuer. Un Cavalier (Moreau, Maréchal) est grièvement blessé à la tête d’un éclat d’obus (la médaille militaire sera demandée pour lui le lendemain) son cheval a été tué.

A 18h30, le Colonel rappelle tout le monde. Bivouac de part et d’autre de la route Beaugies-Crépigny, près du chemin de crête.

A 20h00, rentrée du Sous-lieutenant Wallon. »

 

Journal de marche du 36ème Régiment d’Infanterie :

« Au matin, la progression est reprise. L’ordre de marche de la D.I. est le suivant :

-          Avant-garde :11ème Groupement de Bataillons de Chasseurs à Pied

-          A gauche : 36ème R.I.

-          A droite : 404ème T.I.

Le 2ème Bataillon du 36ème R.I. marche en tête du Régiment, le 3ème est en 2ème ligne, le 1er en queue.

Le 2ème Bataillon a pour mission de nettoyer Guivry quand cette localité aura été enlevée par l’avant-garde.

La progression s’effectue en direction Nord de Guivry – Nord des Hézettes – Sud de la Butte des Minimes – Ugny-le-Gay.

A 18h00, la situation du Régiment est la suivante :

-          Le Bataillon de tête (2ème Bataillon) a sa tête dans le chemin creux à 400 mètres Ouest du Bois Venet.

-          La Compagnie de réserve est vers la côte 121 route des Hézettes à Bois Venet

-          Le Bataillon de 2ème ligne (3ème Bataillon) a sa tête à la lisière Ouest de Guivry. Le Bataillon s’échelonne sur une profondeur de 600 mètres.

-          Le Bataillon de 3ème ligne (1er Bataillon) a sa tête à 200 mètres Ouest de la Ferme de l’Etang de Bœuf. Le Bataillon s’échelonne sur une profondeur de 600 mètres.

-          P.C. du Colonel à la lisère Sud de Guivry, à la Pommeroye.

Pertes : 1 blessé »

 

Journal de marche du 404ème Régiment d’Infanterie :

« Le Régiment, relevé au cours de la nuit, occupe les Bataillons échelonnés en profondeur, les emplacements en réserve du 11ème G.B.C.P. qui est Avant-garde de la Division.

Vers 7h00, la progression de l’Avant-garde reprenant, le Régiment suit le mouvement à une certaine distance.

A 10h00, les Bataillons occupent les emplacements suivants :

-          Bataillon de tête (3ème) en 7756

-          1er Bataillon en 6248

-          2ème Bataillon en 3446

La marche en avant ayant été arrêtée, les Bataillons restent sur leurs emplacements où ils passent la nuit sans incident. »

 

Journal de marche du 55ème B.C.P. – Service de Santé en Campagne :

« A 7h00, le Bataillon fait mouvement, le Peloton de Santé se déplace en même temps et dans l’après-midi s’installe au Sud-est de Guivry dans l’angle du bois, près de la route de Guivry à Béthancourt. Le Capitaine Adam est blessé, Jean Chaventon, 1ère classe est blessé, René Couval, soldat de 1ère classe à la 8ème Compagnie du 55ème Bataillon de Chasseurs à pied est tué au combat.

A 21h00 le Bataillon va à l’Abbaye, le Peloton de Santé s’installe à la Tombe Régnier. »

 

Journal de marche du 55ème B.C.P. :

« Le Bataillon, stationné à Sermaize, se porte à Guivry (300 mètres Sud-est) et y passe la journée.

Tirs de harcèlement ennemis sur les arrières. »

 

Site « Mémoire des hommes » :

-          Raymond François Joseph Chagneau, soldat au 404ème régiment d’infanterie, mort pour la France dans la région de Guivry.

-          René Couval, du 55ème bataillon de chasseurs à pied, tué à l’ennemi.

 

Citation du 48ème Bataillon de Chasseurs à Pied à l’Ordre de l’Armée (décision du 07 octobre 1918) :

« Bataillon plein d’entrain. Sous le commandement du chef de bataillon De Chomereau de Saint André, a progressé de 400 mètres le 31 août 1918 devant une position extrêmement forte. Engagé à nouveau le 06 septembre, s’est emparé des villages de Guivry et d’Ugny-le-Gay, talonnant l’ennemi dans sa retraite et le refoulant jusqu’aux abords du canal Crozat dans la journée du 7. »

 

Journal Officiel de la République Française, 19 décembre 1918. :

« Le 45ème Bataillon de chasseurs à pied, Bataillon d’élite, brillamment entraîné par l’élan juvénile du Capitaine Adjudant-major de Grancey, du 55ème Bataillon de Chasseurs, a enlevé de haute lutte, le 29 août 1918, le village de Sermaize, arrachant le succès après deux jours de durs combats, capturant à l’ennemi 139 prisonniers, dont 2 officiers et 21 mitrailleuses. A fait tomber, par une manœuvre habile et hardie à travers bois, les villages de Guivry et d’Ugny-le-Gay le 06 septembre et a poursuivi l’ennemi sans trêve dans la journée du 7 sur plus de 10 kilomètres de profondeur.

(Décision du Général Commandant en chef du 07 octobre 1918) »

 

Journal de Marche du 287ème Régiment d’Infanterie :

« La progression est reprise dans l’ordre IVème, Vème, VIème - à gauche le III/154 – à droite 45ème BCP (121ème DI). Le IVème bataillon marche sur la ferme Lagache âprement défendue, passe dans un ordre impressionnant un barrage très dense d’obus de gros calibre, s’empare de la ferme, y fait des prisonniers. Plus au Nord, la lisière du Bois des Deux Muids offrant une sérieuse résistance ainsi que les pentes Nord de la Butte des Minimes, ordre est donné au 287ème RI de déborder la Butte par le Sud et de gagner les fermes des Huit Setiers et de Vatompré.

Ce mouvement exécuté rapidement réussit parfaitement, les deux fermes sont enlevées après un vif combat. 4 prisonniers du 25ème chasseurs sont faits à la Ferme des Huit Setiers.

Le IVème Bataillon prend le soir les A.P. sur la ligne : Cote 102, abords Sud de la Ferme des 8 Setiers.

Le Vème Bataillon s’établit face au Nord-est sur la crête de la Butte des Minimes.

Le VIème Bataillon se place en réserve dans la partie Sud de la Butte des Minimes.

P.C. du Colonel au point 83-83 chemin creux à l’Est de la Butte. »

 

Journal de Marche du 287ème Régiment d’Infanterie :

« Par ordre général N°562 de la 3ème Armée, en date du 10 novembre 1918, le Général commandant la 3ème Armée cite à l’ordre de l’Armée le Sergent Cormier Eugène, matricule 012.509 du 287ème RI.

Le 06 septembre 1918, à la Butte des Minimes, a, par son ascendant moral et l’exemple de sa belle attitude au feu, su obtenir de ses groupes décimés des efforts incessants et répétés  qui ont amené la chute d’un point d’appui fortement organisé et défendu avec la dernière énergie. A fait des prisonniers et pris un important butin. »

 

Journal de marche de la 121ème Division d’Infanterie :

« Le 404ème R.I., dont les patrouilles avaient vérifié pendant la nuit l’occupation de Guivry, est dépassé au lever du jour par le 11ème G.B.C.P.

Le 36ème R.I. se porte à gauche du 404ème.

Le 45ème B.P., manœuvrant Guivry par le Sud atteint à 7h00 le chemin N.E. de la Tombe Régnier – Guivry est débordé, le 48ème B.C.P. y pénètre facilement. La Cavalerie se porte alors vers Ugny-le-Gay pendant que les chasseurs continuent leur progression dans les bois de façon à déborder Ugny-le-Gay.

La progression est rendue très difficile par les mitrailleuses qui tirent de l’Est de la butte des Minimes et d’Ugny-le-Gay.

Le 36ème reçoit l’ordre, vers 9h00 d’étayer le 11ème G.B.C.P. sur sa gauche en occupant les Hézettes.

A 9h45, la Cavalerie pénètre dans Ugny-le-Gay ; ses renseignements indiquent comme très occupée la ligne Ferme Watompré – Guyencourt – Villequier Aumont.

Vers 15h00, les 48ème et 45ème B.C.P. qui étaient en train de nettoyer Ugny-le Gay, sont obligés de se replier au Sud, par suite d’un tir extraordinairement violent d’artillerie lourde, qui s’étend jusqu’à Beaugies.

A 19h00, les chasseurs réoccupent Ugny-le-Gay et portent leur ligne aux débouchés d’Ugny-le-Gay et de la Grenouillère vers l’Est.

Le P.C. de la D.I. fonctionne depuis 13h00 à Quesmy. »

 

Journal de marche du 11ème Groupe de Bataillons de Chasseurs à Pieds :

« La progression reprend à 6h30. Le 45ème manœuvrant par la droite à travers bois, atteint à 7h00 le chemin de terre N.E. de la Tombe Régnier. Dans Guivry débordé, le 48ème entre sans résistance. La Cavalerie se porte vers Ugny-le-Gay.

A partir de ce moment, la progression est rendue difficile par la réaction violente de l’artillerie ennemie : barrage d’explosifs et toxiques au niveau de la Tombe Régnier, tir de 150 et de toxiques sur Guivry.

A 9h45 la cavalerie pénètre dans Ugny-le-Gay et détermine le contours apparent de l’ennemi établi sur la ligne : ferme Watompré, Guyencourt, Villequier Aumont qu’il défend avec des mitrailleuses nombreuses.

11h00 – Le P.C. du Lt Colonel est transporté au Sud de Guivry.

Le 48ème par le Sud Est, le 45ème par le Sud suivent le mouvement de la cavalerie sur Ugny-le-Gay et entreprennent le nettoyage du village.

Vers 15h00, les éléments des deux Bataillons qui nettoyaient le village sont soumis à un tir d’artillerie extrêmement violent, Guivry est battu de nouveau par l’artillerie lourde. La violence des feux d’artillerie et des tirs nourris de mitrailleuses venant de l’Est, du Nord et du Nord Ouest, oblige les chasseurs à se replier en dehors du village.

18h00 – Le 55ème qui est au Sud de Guivry reçoit l’ordre de se porter dans la direction de le Plessier, en passant à l’Est de la Croupe ferme du bois de Caumont, dans le but de faire tomber la résistance à l’Est d’Ugny-le-Gay.

19h00 – Les 45ème et 48ème réoccupent Ugny-le-Gay et s’établissent aux lisières Nord et Est.

Le mouvement du 55ème est interrompu par la nuit, le bataillon s’établit dans le bois entre la ferme du bois de Caumont et Commenchon.

23h00 – Ordre général N°735 – L’avant-garde continuera demain son mouvement.

Objectifs successifs :

1° Route de Villequier Aumont à Jussy

2° Lisière Est du bois de Frières

3° Le Canal

4° Fort de Liez et bois 1 km au Sud

5° Travecy

Pertes de la journée :

45ème – 1 tué, 35 blessés, dont le Sous Lieutenant Joly, dont 24 intoxiqués.

48ème – 7 blessés.

55ème – 1 tué, 2 blessés dont le Capitaine Adam. »

 

Journal de marche du 42ème B.C.P. :

« Le 42ème BCP est placé en réserve de Division. Il passe la nuit au N.O. de Béthancourt-en-Vaux, près de la Tombelle, entre Béthancourt-en-Vaux et Guivry. »

 

Journal de marche du 235ème Régiment d’Artillerie de Campagne :

« Le Régiment se trouve au Sud de Guiscard depuis la veille, l’infanterie avance de nouveau, passe les bois de la Butte des Minimes (à Guivry), des 8 muids et le bois de Genlis. Le 235 R.A.C. suit l’infanterie et va se mettre en position de batterie, en fin  de journée, aux lisières Est du bois de Genlis. Le P.C. du Régiment se trouve à la Neuville-en-Beine. »

 

Journal de marche de la 165ème Division d’Infanterie :

« Une action combinée avec l’attaque de la 60ème D.I. sur Berlancourt est organisée pour la D.I.

A 6h30, la 60ème D.I. occupe le village, le 154ème R.I. à sa droite se porte en avant, appuyé lui-même à droite par le 287ème R.I., le 155ème R.I. est en réserve de D.I.

L’ennemi étant en retraite la progression se poursuit jusqu’à Beine et la ferme de Boutavent.

Vive réaction de l’artillerie en avant des bois des Deux Muids et de la Butte des Minimes, garnis de mitrailleuses. La progression s’arrête en fin de journée à l’Est de la Butte des Minimes. Au cours de la nuit, les éléments de tête s’éloignent à hauteur des Riez-de-Cugny et de la Neuville-en-Beine. »

 

Journal de guerre de René Fleury, soldat au 36ème Régiment d’Infanterie :

« Ayant passé la nuit à Rimbercourt, nouvelle avance. Passons par Quesmy, Buchoire et couchons à la Ferme de l’Etang-de-Bœuf entre Maucourt et Guivry. »

 

Journal de marche de l’Artillerie Divisionnaire de la 165ème Division d’Infanterie :

« Le 06 septembre, la Division continue sa progression, la Butte des Minimes, la Ferme Vatompré. Les Batteries d’Artillerie prennent position dans les environs de la Butte des Minimes. »

 

Journal de marche du 154ème Régiment d’Infanterie :

«Après évacuation de la ligne avancée pour permettre le tir de l’Artillerie, le Régiment part à l’attaque à 6h30. Les arrières gardes ennemies ont évacué, les Bataillons progressent sans rencontrer de résistance. A 6h45 la fusée convenue est lancée : l’objectif  est atteint. Des reconnaissances sont envoyées en avant par les 2 Bataillons de première ligne, elles ne signalent aucun ennemi.

A droite et à gauche la progression marche aussi très bien. Le Commandant Pascal donne alors l’ordre de pousser de l’avant.

Le 3ème Bataillon traverse Beine, le château et la ferme de Beine et ses éléments avancés vont occuper la ferme des Grandes Beines.

Le 2/154 pousse au-delà de la ferme Boutavent à la ligne ferme de Beine – ferme Lagache, là, il est impossible de continuer : un violent barrage d’artillerie ainsi que de nombreuses mitrailleuses, battent le terrain au Sud du Bois des Deux Muids.

Les 1/154 et 1/155 qui ont suivi s’arrêtent sur une ligne passant dans le ravin au Sud-Ouest de la Ferme Boutavent et pente Nord de la cote 104.

 

A 13h50, réception de l’ordre suivant de l’Infanterie Divisionnaire : La Division est actuellement arrêtée provisoirement devant le bois des Deux Muids et la Butte des Minimes et ne semble pas pouvoir progresser facilement dans cette direction. La manœuvre suivante va être exécutée : A gauche le 154ème suivi par le 1/155 se dirigera sur Beaumont-en-Beine et le Riez-de-Cugny, il progressera ensuite vers le Détroit-Bleu en tournant le bois de Genlis par le Nord. A droite le 287 tournera la Butte des Minimes par le Sud, se dirigera vers le Bois Venet, ferme de Watompré, puis la Neuville-en-Beine et les Riez-de-Cugny où il prendra la suite du 154… » 

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