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samedi 4 octobre 2008

DEUXIEME GUERRE MONDIALE - FERNAND GUILLAUME RACONTE

Fernand GUILLAUME (photo de 1952). . . "Mr Dromas était notre chef, et notre chef de secteur était Adolphe Alavoine de Béthancourt-en-vaux, décédé après la guerre. Lui même donnait ses ordres à Louis Guillaume mon père. Puis venait le petit groupe dont je faisais partie avec Paul Lienard, Maurice Lievrard et Henri Desgardins. J'étais agent de liaison et je devais relier Guivry à Béthancourt-en-vaux. .../... En 1940, j'ai dû faire passer trois prisonniers Français que mon père avait habillés en civil jusqu'à Noyon avec ma carriole et mes chevaux. .../... Une nuit, lors d'un parachutage, nous devions charger des munitions avec un tombereau. Comme les allemands battaient en retraite, il y avait du passage et je n'ai pas osé y aller avec mes chevaux. Nous nous sommes donc rendus à la ferme Pouillan, le rendez-vous, à pied. Arrivés au coin d'une haie de la ferme, mon père vit une masse noire pas très loin de nous. Allongés dans l'herbe, nous demandant ce que ça pourrait être, nous avons fait des sommations et c'est le meuglement caractéristique d'une vache qui nous a répondu. Heureusement que mon père a parlé car Mr Cavillon de Béthancourt-en-vaux nous ayant pris pour des allemands allait tirer une rafale de mitraillette. C'est, je crois, l'épisode le plus cocasse qui soit arrivé à notre petit groupe et qui se racontait il y a encore quelques années quand les "anciens" étaient encore parmi nous. .../... Nous avons hébergé pendant 17 jours un canadien et un américain. Ils restaient cachés dans la chambre de ma grand-mère et ne sortaient que la nuit sous la surveillance des fils Naudin (de Tergnier, réfugiés à Guivry) et de moi même. .../... Un jour Mr Alavoine est venu à la maison. Mon père ayant reçu ses ordres m'a dit d'aller atteler Bijou, notre cheval, à la charrette de Charles Germain et de partir vers Villeselve. En cours de route, Mr Alavoine s"est accroché à la charrette en arrivant au lieu-dit L'Agache et m'a dit que si j'étais pris, je devais mourir sans parler. Arrivé à la limite de l'Aisne et de l'Oise, au pont de pierre, j'ai vu Mr Alavoine et un autre homme faire des signaux à des résistants. A mi-côte, je vis sortir Maurice Liévrard d'un tas de trèfle, il faisait le guet en direction de Villeselve. Tout à coup, un homme sauta sur mon cheval afin de faire reculer la charrette le long du talus où les tas de trèfle se soulevèrent et une dizaine d'hommes que je ne connaissais pas en sortirent. Ils ont chargé trois containers sans dire un mot et nous avons recouvert le tout avec du trèfle. Allant vers Béthancourt-en-vaux, j'ai rencontré Raymond Tenaillon et Mireille Godard qui allaient chercher du foin. Pour protéger le chargement, devant moi, il y avait Mr Alavoine avec un aviateur surnommé "Mickey" et deux autres derrière que je ne connaissais pas. Après avoir vidé la charrette dans la grange de Mr Alavoine, je suis retourné à Guivry. .../... Une nuit, alors que les allemands battaient en retraite et passaient dans Guivry, je dû aller prévenir Mr Alavoine à Béthancourt-en-vaux à vélo. A mon retour, Louis Guillaume, Paul Liénard, Henri Desgardins et Naudin arrachaient toutes les flèches indiquant la direction de retraite des allemands afin de les empêcher de prendre la bonne route. Toujours sur ordre de mon père, je dû retourner à Béthancourt-en-vaux mettre au courant Mr Alavoine du passage d'un convoi. Au retour, vers minuit, au clair de lune, je descendais la côte quand dans une zone d'ombre, j'ai vu une masse noire. J'ai donné un coup de guidon et évité de justesse une traction avant allemande avec deux hommes armés de mitraillettes allongés sur le capot. Je pense qu'ils ont eu aussi peur que moi. Un allemand s'est mis à crier. Je suis passé le plus près possible du convoi. Tous avaient leurs fusils braqués sur moi et j'ai pris un coup sur la tête mais ne pensant qu'à pédaler, je n'y ai pas porté attention. Le convoi qui se composait d'une quinzaine de camions pleins de soldats allemands avait en couverture un char qui a tourné sa tourelle vers moi. J'ai vraiment cru que j'allais me faire descendre. Quand j'arrivais à Guivry, les résistants m'attendaient, ils avaient entendu les cris des allemands. Je suis resté avec eux pour enlever les flèches que les motards allemands posaient. Il était environ 2h00 du matin quand je me suis couché, les autres ont continué le sabotage sans moi". . . Le 3 Septembre 1944 est un dimanche. A Chauny, les organisations de résistance décident d'aller fleurir le monument aux morts. Le cortège auquel participe de groupe de Guivry, partira du rond point de Notre Dame (Photo ci-dessus - Dans les premiers rangs, on aperçoit Fernand Guillaume, Paul Lienard et Henri Desgardins). Pendant le trajet, il y aura un dernier incident, vite maîtrisé contre 11 allemands. Chauny et sa région sont enfin libérés.
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Propos recueillis il y a une vingtaine d'années.....

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