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vendredi 21 mai 2021

GUIVRY - EPHEMERIDE - 21 MAI

Cela s'est passé à Guivry le 21 Mai 1893

Nos archers se sont certainement levés de très bonne heure afin d'être à l'heure pour l'inscription du drapeau lors du Bouquet Provincial de Montecourt-Lizerolles.


Journal de la ville de Saint-Quentin du 25 mai 1893

« La parade d’arc de Montescourt.

La parade d’arc de Montescourt a été favorisée par le temps encore que l’orage de la veille ait certainement contribué à éloigner nombre de compagnies d’archers et de visiteurs.

Vingt compagnies seulement avaient répondu à l’invitation des archers de Montescourt, c’était par ordre d’arrivée, celles de Béhéricourt, Esmery-Hallon, Ognes, Salency, Morlincourt, Grandrû, Caillouël-Crépigny, Saint-Quentin (Union Saint-Jean), Saint-Quentin Compagnie  Saint-Jean), Seraucourt, Guiscard, Béthancourt, Saint-Quentin (la Saint-Quentinoise), Chauny, Genlis, Guivry, Jussy, Berlancourt, Coucy-le-Château.

Aussitôt arrivées et reçues par les chevaliers de Montescourt, les Compagnies se rendaient au jardin de l’arc pour procéder au tir d’essai.

Les cartes ont été gagnées par M. Baillon de la Compagnie de Coucy-le-Château, et par M. Victorice Lemaire, de la Compagnie de Guivry, un jeune soldat du 1er régiment d’infanterie de marine, venu en permission.

La parade a eu lieu suivant les usages reçus. Le maire de Montescourt, M. Sebbe-Rousseux, entouré du conseil municipal faisait aux visiteurs les honneurs de sa commune. Après la messe dite sur la place publique par M. l’abbé Lecocq, un jeune Montescourtois, vicaire de l’église Saint-Eloi, de Saint-Quentin, le cortège a reconduit les prix à la mairie, où a eu lieu immédiatement la réunion des capitaines.

Après un échange d’observations, et sur la proposition de M. Lhérondelle, de Berlancourt, le plus vieux des capitaines de la ronde, la réunion a décidé par 13 voix contre 3 que le tour pour la reddition du Bouquet serait ainsi fixé :

1894, Béthancourt ; 1895, Genlis (Villequier-Aumont) ; 1896, Coucy-le-Château ; 1897, Morlincourt ; 1898, Grandrû.

Elle a décidé aussi que le procès-verbal de la réunion des capitaines serait transcrit chaque année sur le registre de la Compagnie rendant le prix, afin d’avoir des documents écrits au lieu de relations verbales.

Il a été alors procédé au tirage au sort pour fixer le tour d’appel au tir, qui sera ouvert le 28 mai par les Compagnies de Montescourt et Béthancourt.

Les Compagnies de Chauny et Saint-Jean de Saint-Quentin ayant amené les numéros 2 et 32 ont été désignées pour tirer le vin du jardin.

Puis les primes d’éloignement et de nombre ont été remises aux ayants droit : celle du nombre à Béthancourt, celle de l’éloignement à Morlincourt.

Quant à la commission des capitaines, elle sera composée des capitaines de Montescourt, Chauny, Béthancourt, Jussy et Seraucourt.

A 4 heures, suivant la tradition, les Compagnies désignées pour tirer le vin du jardin se sont rendues au tir. La partie devait avoir lieu en 8 points liés. Elle a été gagnée par les archers de Chauny, qui ont pris 8 points contre 1 au premier manche et 8 points contre 2 au second.

Il faut dire à l’éloge des Saint-Quentinois qu’ils tiraient dans un lieu ayant 50 mètres, tandis que le leur n’en a que 38.

C’est la première fois depuis vingt-quatre ans que la Compagnie de Chauny tire le vin du jardin. La dernière fois, ç’a été à Mondescourt (Oise) en 1869.

Tandis que nos archers rentraient à Saint-Quentin, tambour battant, la fête de nuit commençait à Montescourt, elle a été très animée, le beau temps s’étant mis de la partie.

 









Journal de la ville de Saint-Quentin du 25 mai 1893 - (Suite)

« Ech’bouquet ed’Montescourt.

 

Mossieu ch’redacteu dès journal ed’ SaintQuentin,

Vo n’avoué sans doute po assisté hier à Montescour à l’parade ? El parade ! Quoique ch’est que cha qu’vo-z-allez m’demander ? Mi j’vo dirai qu’chest l’réunion d’tous ches compagnies d’arc d’eine ronde à l’bénédiction d’un bouquet qu’eine d’elles offre à eine eute, et cha, à tour ed’rôle pour chaqueine ed tous ches compagnies.

Eh ben ! Mossieu ch’redacteur, vos avez bien perdu, allez, car ch’étoit rud’ment bien.

Ches premiers compagnies sont venues par ches premiers trains du matin ; d’abord cha n’alloit po cor trop mal, y ein o arrivé sept d’ein queu à 6 heures et demie, cha été elle pu forte volte, à 7 heures, à 8 heures, ein o cor arrivé des eutes et pi cor par coiture, entr’eutes l’compagnie d’Chauny qu’alle el’r’presente meume rudement bien, tous ches membre y-z-ont des buses et pi des belles décorations.

Tous chez compagnies là etoient r’chues alle Mairie par celle d’Montescourt qui s’erbiffoit falloit vir, y deposiaient leurs lives deins les mains d’eche greffier, qui li aussi etoit ein grand’tenue et montoit su l’bout d’ches bottines pour miu vir et r’chuvoit les geins aveu ch’l’air aimabe et grachieux qui l’caracterise, et pi d’là ein olliaient ache j’u d’arc. Eche ju d’arc il a été aussi arreingé à neu, décoré pour l’circonstance. Arrivé là chaq’homme a tiré 2 flèches pour gagni eine carte d’essai, j’crois moume qu’cha été Guivry et Coucy-Ch’atiau qui les ont ieues.

A dix heures quand tous ches compagnies y-z-ont été arrivéesn y ein avoit vingt, ein o battu l’rappel, eche cortège y s’est formé à Lizerolles, en face Duplessier, ch’débitant, meume ch’pauvre homme n’y voyiot pu clair tellement y avoit d’monde, et pis après avoir parcouru ch’village tout du long ein o arrivé sur l’place, d’où qu’ein avoit dressé un autel surperbement décoré ; ein y a dit l’messe, meume qu’cha été Mossieu l’abbé Lcocq, un vicaire d’eche faubourdg d’Isle, qui l’o dit et pi meume qu’il o joliment préchi, allez. L’messe dite tout ch’monde là chest dispersé ed droite ed gauche, tant et si bien qu’y n’y eine avoit pu bequeu après-midi.

Ches pauves aubergisses qui l’aviaient foêt tout plein des frais, y-z-on po cor trop mal vendu d’boissons, mais comme y comptiaient r’chevoir chinquante compagnie, y-z-ovaient ach’té des masses dviandes qui lieu sont restées ein grande partie, il n’les laisseront sans doute po perdre, car y n’a des auvres à Montescourt comme ailleurs, y-z-ein profiteront. Ch’est égal, ein eroit pu croire qu’ein eroit ieu ein eute bouquet qu’cha, j’parle comme rpix, y avoit tout pleine d’louches, cuillers, des pendaules et des baromètres, et des montes dont ! Y ein avoit t’y ? Ah ! quelle affoire, eine voyat qu’cha !

Eche bouquet il étoit cor assez bien quoiqu’y juroit à côté d’eche ti qu’Chauny il o donné. Y avoit aussi l’tête d’un tiot bonhomme qui-z-ou dit qu’échoit l’buste ed’Gambetta ; èje croyois, mi, qu’il avoit étant vivant eine pu grosse tête equ’cha, parce qui n’airoit jamais pu y avoir dans eine si tiote tête tous les discours qu’il o foit.

Ch’bal qu’ein a donné au soir il étoit po cor pu mal èque cha, mais ein o allumé trop tôt sans cha cheroit ben éclairé et pi été bieu, il y avoit tout plein, tout plein du monde qui s’sont ben amusés et qui-z-ont rigolés, mais j’cros ben qu’ches compagnies sont r’parties en jurant, comme dein l’fabe d’èche corbeu et d’èche l’ernard qu’ein n’les y preindroit pu.

Ein s’eroit toujours po d’expliquer aqueuse qu’ein n’a po ieu pusse ède compagnies qu’cha, tandis qu’à Roye y o huit jours, comme tout partout ailleurs, les eutes énées y o toujours des cinquante, soixante-dix compagnies qui vont à s’bouquet ; c’est sans doute pasque ches prix n’sont pos biaux sans cha ein eroit ieu autant d’monde qu’les eutes.

Ein n’est pas coteint deins ch’village après qu’iques geins qui conduitent el compagnie, qui veultent faire leu malin et pi qui n’ont pu arriver qu’à faire rire d’eux.

Monsieu ch’rédacteu j’ai ben l’honneur ed vo préseinté mes salutaions.

S’tiot Batisse.

 

Pauvre-Christophe.

J’oubliois ed vo dire mossieu ch’rédacteu qu’ein avoit surtout admiré dein ch’cortège l’homme pendule et pis ches hommes bouteilles. Il est seur qu’on n’avoit point d’bertelles espéciales pour porter des quartauts d’bière, sans cha comme y ein avoit 4 comme prix y eraient figuré aussi » 








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