Ce blog est le votre, c'est vous qui le faites vivre. Sans votre mémoire et vos archives pour l'alimenter, il ne peut exister. Un grand merci à tous.
A la demande de certains, nous avons fait le choix de ne pas citer les propriétaires des documents afin qu'ils ne soient pas importunés.

POUR VOIR LES DOCUMENTS OU PHOTOS DE CE BLOG EN PLUS GRAND FORMAT, IL SUFFIT DE CLIQUER (CLIC GAUCHE) UNE FOIS SUR L'IMAGE.

samedi 20 mars 2021

GUIVRY - EPHEMERIDE - 20 MARS

 Cela s'est passé à Guivry le 20 Mars 1917


Livre « R.A.S. 1914-1919 du Chemin des Dames au G.Q.G. » d’Edouard Deverin : Edouard faisait partie du 48ème B.C.P.

« A Guiscard, à Guivry, ce qui reste de la population – des vieillards et des femmes –nous regarde défiler, sans manifester d’ailleurs aucun enthousiasme. Ces gens semblent encore plongés dans une certaine hébétude. Un seul geste émouvant : à l’entrée d’un village, des gamins blêmes, au visage osseux, accourent nous prendre les mains.

Abandonnées en hâte, les maisons semblent intactes. Mais dans une mairie aux murs ornés de pages de la Jugend, tout le mobilier gît en morceaux, brisé, on le sent, avec fureur. Presque partout des grenades sont parsemées. » 



Capitaine Roger Sargos passé au 404ème RI après le 48ème BCP

Témoignage 1914-1918 d’un officier forestier – Roger Sargos – 48ème BCP :

« Progression de Muirancourt à Guivry, par Guiscard et Buchoire. »

« Lettre du 20 mars : Je n’ai guère traîné en route depuis Pissos. J’ai rejoint le bataillon juste à temps ; j’ai été obligé de courir après lui pour le retrouver (à Mareuil-Lamotte).

Depuis lors, nous avons fait du trajet. Jusqu’où irons-nous ? J’espère qu’après-demain je pourrai passer chez le capitaine Béghin (Moy).

Comme il serait heureux d’être avec nous. A moins que les Boches ne défendent cette ligne-là. Nous marchons à leur suite, et, dans les stationnements, utilisons tant bien que mal ce qu’ils ont bien voulu ne pas détruire, ce qui est peu. Tout est à moitié dévasté. Beaucoup de maisons brûlées au moment de leur départ, et surtout toutes communications coupées. Ils ne laissent pas grand-chose derrière eux. Les habitants sont soulagés de ne plus les avoir, mais encore craintifs. Il ne reste que les enfants au-dessous de 15 ans et les vieux au-delà de 50 ans. Entre ces deux âges, il ne reste que les mères ayant des enfants en bas âge. Le reste a été emmené littéralement en esclavage, les familles séparées. Il ne sera jamais possible de leur rendre tout le mal qu’ils ont fait et que nous constatons sur notre passage.

Les nouvelles qui nous parviennent sont rares, et nous ne pouvons recevoir de journaux.

…/…

Depuis mon arrivée, nous avons des bourrasques ; la nuit dernière, il a beaucoup plu. J’écris sur un bout de table, bien mal ; mais nous ne trouvons plus de confort, surtout lorsque nous sommes, comme aujourd’hui, très nombreux dans un village à moitié incendié et brûlant encore (Guivry), où les états-majors occupent ce qui est habitable pour des officiers. Ce soir, j’ai pour coucher un sommier, et je n’aurai pas toujours cela. J’ai pu heureusement me reposer la nuit dernière (à Muirancourt), où j’ai pu avoir un lit avec des draps. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire