Ce blog est le votre, c'est vous qui le faites vivre. Sans votre mémoire et vos archives pour l'alimenter, il ne peut exister. Un grand merci à tous.
A la demande de certains, nous avons fait le choix de ne pas citer les propriétaires des documents afin qu'ils ne soient pas importunés.

POUR VOIR LES DOCUMENTS OU PHOTOS DE CE BLOG EN PLUS GRAND FORMAT, IL SUFFIT DE CLIQUER (CLIC GAUCHE) UNE FOIS SUR L'IMAGE.

vendredi 5 mars 2021

GUIVRY - EPHEMERIDE - 05 MARS

Cela s'est passé le 05 Mars 1907

Journal de la ville de Saint-Quentin du 13 mars 1907


Adrien Edouard Désiré Malézieux en 1960

« Nous avons relaté dans notre numéro du jeudi 7 mars, un incident qui s’est produit en gare de Tergnier, entre un commis-voyageur et un soldat réformé du 45ème de ligne, et en présence d’un général et de son officier d’ordonnance.

Sous le titre « Antimilitarisme », nous donnions les détails de cet incident ; il y avait évidemment là un petit scandale comme on se plait trop souvent à en provoquer au sujet de tout ce qui touche à l’armée et à la discipline militaire.

Or, un correspondant du Réveil de l’Aisne lui adresse à ce sujet les renseignements suivants qu’il est bon de reproduire :

Le militaire est un nommé Adrien Edouard Désiré Malézieux de la classe 1904, domicilié à Guivry, militaire appartenant à la 8ème compagnie du 45ème, en détachement à Hirson. Il entra à l’hôpital d’Hirson  le 21 septembre, c’est-à-dire en rentrant des manœuvres. Il y resta en traitement jusqu’au 5 mars dernier où il vient à Laon passer le conseil de réforme pour son état d’extrême faiblesse.

Il fut renvoyé le jour même dans ses foyers sans avoir pris aucune nourriture de la journée autre qu’une tasse de lait que lui avait donnée une sœur de l’hôpital d’Hirson le matin avant son départ pour Laon. Une fois réformé, le soldat Malézieux fut dirigé sur la gare sans avoir non plus d’indemnité ni feuille de route.

Grâce à l’intervention charitable d’un prêtre du canton de Chauny qui se trouvait là, le malade reprit l’express pour Chauny et là avec un désintéressement vraiment digne et humanitaire, le prêtre en question alla demander une voiture au « Pot-d’Etain » à son compte et revint à la gare chercher le pauvre troupier qui était plutôt dans un état lamentable, lui fit prendre un réconfortant et le ramena lui-même chez ses parents à Guivry.

Sans un pareil secours ce malheureux n’aurait jamais pu arriver chez ses parents et serait certainement mort en route, vu les 10 kilomètres qui séparent Guivry et Chauny et surtout par ces temps de froid, puisqu’il lui était impossible de faire 500 mètres seul à pied, dit le Réveil.

Tels sont les faits rapportés par un témoin désintéressé. Nous nous bornerons donc à déplorer un tel état de choses qui nous paraît d’autant plus grave qu’il s’agit d’un homme malade.

L’autorité militaire ne peut faillir à son devoir et doit provoquer immédiatement l’enquête qui s’impose.

Quant à la conduite du prêtre en cette circonstance elle est absolument louable et vraiment plus conforme à l’humanité que celle du bruyant Gaudissart qui, sur le quai de Tergnier, ameutait la foule et emmenait le soldat moribond boire une « bistouille ». » 











Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire