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dimanche 16 août 2020

GUIVRY - EPHEMERIDE - 16 AOUT

Cela s'est passé à Guivry le 16 août 1917


Journal de Jean-François Semblanet (140°RI) :
« ...Départ de Guivry à 5 heures du matin. J’ai pour mon malheur, voulu profiter du fourgon de ravitaillement jusqu’à Flavy-le-Martel et cela m’a gâté le voyage. Il faut vraiment avoir le cœur bien en place, être à jeun et ne pas être sujet aux crampes pour voyager dans ces véhicules sans ressorts et sur des routes défoncées, pleines d’ornières et de monticules.
A Flavy nous sommes descendus brisés et meurtris comme de juste mais cela n’est rien encore à comparer avec le mode de locomotion des roulantes ainsi que cela m’est arrivé plusieurs fois. Itinéraire Villeselve-Flavy. La plaine, je l’ai déjà dit, est inculte ; seuls, des champs de seigle où ce dernier, en tas, attend qu’on l’enlève. C’est vraisemblablement le seigle semé par l’envahisseur avant son recul. Pour le reste, des hautes herbes et des chardons… Je songe combien de terres perdues par l’invasion !...
A Villeselve est un camp d’aviation, le village même n’a que quelques maisons incendiées. Arrivée à Lizerolles par Jussy et le pont de Brooklyn sur le canal. Dans l’après-midi, après l’ordinaire averse, nous nous sommes mis en route pour la tranchée où se trouve encore la compagnie. Je conduis les nouveaux affectés à notre compagnie ; 2 sous-officiers et 2 soldats, via Gibercourt, Hinacourt, Benay, boyau de la Loire. Mon peloton se trouve à présent à 300 mètres environs des premières lignes…
Rien de nouveau ne s’est produit dans le secteur pendant mon absence, même calme, même boue dans les boyaux, mêmes installations – trous – abris individuels où l’on rampe…
Je suis arrivé à temps pour assister à un duel d’artillerie et aux évolutions d’avions que les obus pourchassent avec furie. De Saint-Quentin dont j’aperçois le Palais de Justice émane une grosse fumée ; tous les soirs il brûlait, paraît-il, et dans la nuit noire la lueur sinistre apparaissait. Chaque nuit, patrouille ou reconnaissance ; des coups de canon, le crépitement des mitrailleuses, tel est le programme. Dans ma niche cela n’a de nouveau rien de réconfortant mais j’ai le numéro 1 pour le tour des permissionnaires à présent et je songe que, dans 8 jours, il n’en sera probablement pas ainsi… »

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