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jeudi 1 juin 2023

GUIVRY - EPHEMERIDE - 01 JUIN

Cela s'est passé à Guivry le 01 Juin 1903


Le même jour, avait lieu le Bouquet provincial de Choisy-au-Bac. Les archers de Guivry ont dû faire un choix, ne pouvant être présents avec leur drapeau dans les deux manifestations. C'est à Libermont qu'ils se sont rendus dès potron-minet. 



Journal Le réveil de l’Aisne du 04 juin 1903

« Libermont. Archerie.

On nous écrit :

Lundi dernier (01 juin), tout Libermont était en fête. Les arcs de triomphe artistiquement dressés aux diverses entrées du pays, les maisons superbement pavoisées, l’église magnifiquement décorée en gracieux rinceaux, annonçaient un événement extraordinaire dans le pays.

En effet, c’était la grande parade des Archers à Libermont. En outre des vingt-deux compagnies qui s’étaient fait inscrire pour le grand prix, se conformant d’ailleurs aux statuts du mandat, trente-six compagnies figuraient avec tambour et drapeau, présentant chacune le nombre d’archers exigé par le règlement d’après les distances.

Le canton de Chauny était représenté par les compagnies de Béthancourt-en-Vaux, de Caillouël-Crépigny, Guivry et d’Ugny-le-Gay.

On remarquait particulièrement la Compagnie d’Ercheu qui comptait cinquante-et-un membres présents et défilait aux accords de sa belle fanfare.

Toutes étaient reçues successivement par M. Poitevin, maire de Libermont et président des archers de sa compagnie.

Nous ne ferons que rendre un hommage bien mérité à sa courtoisie en disant que M. Poitevin s’en acquittait avec une grâce parfaite et des paroles de cordialité qui lui gagnaient toutes les sympathies.

Après le contrôle et les formalités d’usage, les cartes d’essai sont tirées au fur et à mesure que se présentent les compagnies et sont gagnées par les archers de Guiscard et de Marquivillers, les heureux et pacifiques vainqueurs de cette joute amicale et fraternelle.

Mais comme le temps passe vite quand on est avec des frères qui n’ont au cœur que des sentiments d’amitié réciproque et sur les lèvres que des paroles aimables, et des compliments de franche sincérité.

Déjà les cloches envoient à tous les échos leurs plus belles mélopées et le joyeux carillon annonce l’heure de l’office religieux. A l’autel, M. l’abbé Horillon, curé d’Ognolles, célèbre la messe. Autour de lui, M. l’abbé Canthelou, curé-doyen de Guiscard, M. l’abbé Pion, curé d’Ercheu, M. l’abbé Lamandé, curé d’Ugny-le-Gay et M. l’abbé Levreau, vicaire de Guiscard, forment couronne.

Quand à M. l’abbé Lemonnier, curé de Libermont, on le voit se multiplier pour procurer à chacun ne fût-ce qu’une toute petite place dans le chœur, dans la nef, dans les bas-côtés de l’enceinte sacrée ; mais l’assistance est dix fois trop nombreuse pour que tout le monde puisse y pénétrer. Il en résulte inévitablement une absence momentanée de ce recueillement qui caractérise si avantageusement nos cérémonies.

Mais le silence se fait comme par enchantement dès les premières paroles de M. le doyen de Guiscard qui vient de monter en chaire pour prononcer le sermon de circonstance. La parole est souple, le style abondant et châtié, les expressions recherchées et toujours justes, en même temps que les charmes de la rhétorique se mettent gracieusement au service d’une logique serrée. Aussi l’orateur a-t-il vite fait de captiver son auditoire. Après un magistral et rapide panégyrique de Saint-Sébastien, patron des archers, rendant à César ce qui appartient à César, mais ne pouvant, dans sa liberté de conscience, rendre à César ce qui appartient à Dieu, le prédicateur expose les heureux effets de la religion sur la conduite de l’enfant, de la mère, du père de famille, du patron et de l’ouvrier, et, par antithèse, le mal moral et les désordres toujours regrettables qu’engendre nécessairement, fatalement l’absence de ce phare lumineux qui éclaire l’intelligence et discipline les mœurs.

La majesté du lieu n’autorisant pas les applaudissements, sans quoi ils n’eussent pas manqué à l’éloquence du brillant orateur auquel nous sommes heureux d’adresser nos plus sincères félicitations.

Au cours de l’office à l’église, la musique d’Ercheu exécute avec science et harmonie certains morceaux choisis de son répertoire au nombre desquels elle ajoute plusieurs marches pendant la parade, alternant avec les roulements des tambours. Disons tout de suite que cette parade fut promptement et parfaitement organisée, grâce à l’esprit d’ordre de M. le curé de Libermont qui avait tout prévu.

Il est alors procédé au tirage au sort qui doit désigner l’ordre dans lequel les Compagnies, aussi bien celles inscrites que celles présentes, doivent venir tirer le prix : Caillouël-Crépigny, 3 ; Abbécourt, 8 ; Dampcourt, 17 ; Baboeuf (2ème), 21 ; Baboeuf (1ère), 41 ; Béthancourt-en-Vaux, 48 ; Ugny-le-Gay, 51 ; Chauny, 54 ; Guivry, 58.

Le vin du jardin est tiré d’une part par les Compagnies de Moyencourt et celle de Guivry, et de l’autre par celles d’Ercheu et de Roye.

Enfin, pour terminer cette belle fête, M. le maire, en un discours très bien conçu, où les qualités du cœur le disputaient au mérite de la forme, adresse, en son nom et au nom de la Compagnie d’arc de Libermont, tous ses remerciements aux Compagnies étrangères et à tous ceux qui de près ou de loin, avaient contribué au succès de cette journée qui figurera avec honneur dans les annales de la localité.

Signé : Testis » 






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