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lundi 12 février 2018

CYRILLE DESGARDINS - 3ème REGIMENT D'INFANTERIE TERRITORIALE - FAIT PRISONNIER A MAUBEUGE EN 1914


Je vais ici tenter de relater le parcours de Cyrille Desgardins pendant la grande guerre, expliquer le long cheminement qui a permis de trouver de nouveaux documents, indices, permettant d'appréhender un peu plus les dernières années de sa vie. Dès que des nouveaux éléments seront découverts, ils seront ajoutés ci-dessous.

Tout d’abord, voici les deux photos qui ont été à l'origine de mes recherches. Je suis resté plusieurs années en sachant simplement qu'il s'agissait de Cyrille Desgardins, qu'il était soldat pendant la première guerre mondiale et qu'il était mort de la grippe.




Les premiers éléments permettant de débuter mes recherches sont sur ces 2 photos.
Le verso de la deuxième photo nous dit qu'il s'agit de Cyrille Desgardins, qu'il fait partie de la 2ème compagnie du camp de prisonniers de Chemnitz (Gefangenenlager) et qu'il porte le matricule 891. Ce que nous pouvons vérifier sur l'écusson cousu sur l'uniforme (qui n'en est plus vraiment un) de Cyrille.
Le cachet à sec, imprimé sur la 2ème photo nous confirme que cette photo a été "validée" par la censure de ce camp. En effet, il ne fallait pas montrer une image négative des conditions de vie de nos prisonniers en Allemagne.


Ma grand-mère m'avait confié un précieux trésor quand j'ai commencé à m’intéresser à mes ancêtres en 1977 (j'avais 10 ans): Les couverts en argent de Cyrille.
Ils l'ont suivi pendant sa captivité, au moins depuis 1917, date qui est gravée sous ses initiales. Maintes fois nettoyés, choyés, ces couverts ont pris plus d'importance, pour moi, lorsqu'il y a quelques années j'ai pris conscience qu'ils avaient été ouvragés par Cyrille pendant sa détention. Ce sont ces couverts et ces 2 photos qui ont été à l'origine de cette recherche.



On peut voir que la fourchette a été retaillée de façon à s'imbriquer sur la cuillère et certainement ainsi d'éviter de trouer les poches de Cyrille qui devait avoir ces couverts sur lui en permanence.



Commençons par le commencement...
La première recherche à faire etait celle de son acte de naissance. Demandé à la Mairie de Marcoing, il a mis plusieurs semaines à arriver. Eh oui, avant internet et ses recherches en ligne, il fallait utiliser un crayon, une feuille, une enveloppe et un timbre. Etre poli avec la personne à qui nous demandions l'acte, être précis, cette personne n'étant pas payée pour faire les recherches à notre place, joindre une enveloppe timbrée pour la réponse, attendre et prier (pour les croyants)...
Enfin, l'acte arrivait (ou pas) et permettait d'en apprendre un peu plus sur Cyrille.


Cyrille est né le 18 novembre 1879 à Marcoing (Nord). Fils de Cyrille Desgardins, 26 ans, chantre à Marcoing et de Marie Philomène Bénicourt, 25 ans, ménagère.

 Marie Philomène Bénicourt

Cyrille Desgardins (Père)

On apprend que les deux témoins, sont Philippe Harduin, 50 ans, garde champêtre et Joseph Jean-Baptiste Reigneault, 44 ans, instituteur. Les instituteurs et gardes champêtres étaient souvent les seules personnes présentes lorsque venait se déclarer une naissance où un décès en Mairie. N'étant pas de la famille du déclarant, leur identité ne nous sera pas d'un grand secours.
En marge de cet acte, à gauche, nous pouvons lire que Cyrille s'est marié à Moyencourt avec une demoiselle dont il est difficile de déchiffrer les noms et prénoms: Noémie, Clarisse ? La date étant elle aussi difficile à déchiffrer, il semble que cela soit le 05 mars 1903. La deuxième date, 25 septembre 1913, semble être celle du jour où a été rayé le patronyme de la mariée et rectifié: Desachy.
Voyant que les signatures semblent être écrites de la même main, il s'agit certainement ici de la copie de l'état civil faite pour rester en Mairie ou d'une copie faite après guerre d'après les originaux conservés aux archives départementales. Je décidais de faire une deuxième demande (en étant encore plus poli).
Quelques semaines passèrent avec un retour cette fois-ci d'une photocopie de l'acte original. Eh oui, dans les années 80, on pouvait compter sur les doigts d'une seule main le nombre de Mairies possédant un scanner...


Sur cet acte, nous retrouvons les mêmes identités des déclarants et parents, mais la date annoncée pour le mariage de Cyrille en marge est le 05 mars 1913, avec Noémi Clarisse Desachy à Moyencourt.
Vous allez me dire:"On s'éloigne des recherches concernant le parcours militaire de Cyrille pendant la grande guerre"... Mais nous sommes dans les années 80 et il faut tenter de trouver de nouveaux indices avant de pouvoir commencer toute recherche. Très souvent, ces recherches sont impossibles à faire par courrier et il faut se déplacer dans les centres d'archives. Ne pouvant pas deviner que l'aboutissement de ces recherches n'aurait lieu qu'après 2017, j'ai repris mon stylo, mes neurones et me suis remis au travail.
En 1985, j'ai fait une demande de copie de l'acte de mariage de Cyrille et Noémi à la Mairie de Moyencourt (Somme). Il m'a été aimablement répondu quelques semaines plus tard qu'il n'était pas possible d'obtenir des photocopies mais que je pouvais venir sur place.
Ayant d'autres préoccupations à l'époque, j'ai attendu le début de l'année 1986 avant de biaiser et demander un extrait de l'acte de mariage, le Maire, devant normalement répondre favorablement à cette demande...


A réception de cet acte, je suis content car j'ai de nouveaux éléments qui me permettent d'avancer un peu plus dans mes recherches. Mais toujours rien sur le parcours militaire de Cyrille..
Nous apprenons que Cyrille et Noémi se sont bien mariés à Moyencourt le 05 mars 1913, que Cyrille est domestique (de ferme) et que Noémi, manouvrière, est veuve, d'un premier mariage, de Charles Henri Sosthène Guilbert qui est décédé le 02 mai 1912 à Nesle.

Petit aparté: Curieux de savoir qui avait pu être ce "Guilbert", j'ai interrogé à l'époque quelques anciens autour de moi.


La première personne interrogée a été Julie Merlu, dite "Tatate", factrice en retraite à Beaugies-sous-Bois. Encore une fois, "Eh oui"...Il y avait des facteurs dans les tout-petits villages... Je rabâche, mais bon...
Le nom de jeune fille de Julie est Desachy. Curieux, ça !?
En fait, "Tatate", qui n'était pas avare de ses confidences était heureuse de trouver un tiot jeunot qui s’intéresse à ses histoires.
Julie, donc était le premier enfant, la fille "naturelle" de Noémi Desachy. Née en 1900 à Ercheu, elle s'est mariée par la suite à René Merlu, manouvrier à Beaugies-sous-Bois. Elle me raconte donc, que "Guilbert" était maréchal-ferrant et qu'en 1912, alors qu'elle était gamine, "Guilbert" avait pris un coup de sabot dans les parties intimes et qu'il en était mort. Qu'ensuite, Cyrille, domestique de ferme, avait "consolé" Noémi. Il l'a si bien consolée qu'est né un demi-frère pour "Tatate", Henri Desgardins, le 06 août 1913, certainement prématuré vu qu'il est né 6 mois après le mariage de ses parents. Là, je vois que vous souriez..Je vous dit que je vous vois...Nous y reviendrons.




La deuxième personne interrogée est Renée Guilbert. Renée Bara de son nom de jeune fille, qui a vécu jusqu'à l'âge de 106 ans si j'ai bonne mémoire.


Renée était mariée à Charles Eloi Guilbert, fils de Charles Henri Sosthène Guilbert et de Noémi Desachy. Charles Eloi était le demi-frère de Henri (fils de Cyrille Desgardins et Noémi) et le demi-frère de Julie (fille de Noémi). Vous suivez toujours ?
Renée était aussi prolixe que Julie pour raconter. Elle m'a confirmé le décès de son beau-père suite à un coup de sabot d'un cheval récalcitrant.

Fin de l'aparté...

N'ayant rien à me mettre sous la dent, j'ai tenté d'obtenir l'acte de décès de Noémi Desachy. Ayant peu de renseignements, j'ai tenté une demande en Mairie de Beaugies-sous-Bois et obtenu l'extrait d'acte de décès ci-dessous.


Nous y apprenons que Noémi est décédée au domicile de René et Julie Merlu le 21 juillet 1962 à Beaugies-sous-Bois, qu'elle a été veuve de ses deux maris très vite. Elle aura été mariée une dizaine d'années à Charles Henri Sosthène Guilbert et cinq ans à Cyrille Desgardins, en sachant que celui-ci a été mobilisé en août 1914, un an et demi après son mariage et qu'il n'est jamais revenu de la guerre.


Dans les années 90, voyant que cela devenait compliqué de faire des recherches autrement qu'en se déplaçant sur Cambrai, Paris ou dans d'autres centres d'archives, j'ai laissé en suspens le dossier "militaire" Cyrille Desgardins et me suis penché sur sa famille tentant de glaner des renseignements par ce biais.
Cyrille a eu 3 sœurs:

Catherine (née en 1881)

Marie (née en 1885)

Judith (née en 1889). 

Elles habiteront Marcoing (Nord) toute leur vie. Ces 3 sœurs vivront repliées sur elles-mêmes, restant célibataires, fortement marquées par le décès de leur frère aîné, son mariage et par la naissance d'Henri dont elles penseront longtemps qu'il tenterait de "capter" leurs biens.
Hormis les testaments faites par les sœurs, individuellement ou collectivement et où elles déshéritent (ou pas) leur neveu Henri, quelquefois à quelques jours d'intervalle, je n'ai pas tiré grands éléments concernant Cyrille Desgardins, sauf à lire entre les lignes.

Le hasard a mis entre mes mains une lettre écrite par Cyrille le 03 juillet 1914 alors qu'il habitait à Beaugies. Cyrille y parle de sa part d'héritage dont il aimerait recevoir au moins une partie. Leur mère, Marie Philomène Desgardins-Bénicourt est décédée le 04 février 1914 à Marcoing. On peut penser que ses 3 sœurs aient été inquiètes d'autres demandes à venir venant de leur frère et de sa femme, femme que les 3 sœurs détestaient.



Ce que j'aime avant tout dans ce courrier, c'est voir le soin apporté à l'écriture et à l'orthographe. Sur sa fiche matricule, il est noté que Cyrille a un degré d'instruction générale de niveau 3. Ce qui signifie, à l'époque, que le jeune homme sait écrire, lire et compter mais n'a pas le brevet de l'enseignement primaire (degré 4).
Cette lettre, réclamant une partie de son héritage, a été envoyée le 9 juillet 1914. Le 01 août, une vingtaine de jours après, Cyrille rejoignait son régiment à Cambrai, suite au décret de mobilisation générale. C'est un des derniers documents qu'il a du écrire avant de partir à la guerre.


Le temps passe, nous sommes dans les années 90 et, encore une fois, le hasard relance la recherche concernant Cyrille. On me donne des photocopies de la traduction de l'acte de décès allemand de Cyrille et d'une mention rectificative de cet acte.


Le document ci-dessus, daté du mois de février 1920, nous apprend qu'un acte de décès concernant Cyrille a été déposé aux archives de la guerre. Rédigé en langue allemande, il a été traduit et certifié pour permettre la transcription de son décès dans l'état civil.
Cet acte de décès daté du 14 novembre 1918 et enregistré à Hilbersdorf (Allemagne) dit que Friedrich Karl Wendler, fermier de son état est venu témoigner du décès de Cyrille Desgardins le 25 octobre 1918 à Hilbersdorf N°1.
Nous pouvons en déduire, du moins pour nous aider à trouver de nouvelles pistes pour nos recherches, que Cyrille travaillait comme domestique dans une ferme alors qu'il était prisonnier de guerre. Nous savons que Cyrille était au camp de Chemnitz au moment de son décès et que ce camp était situé à Hilbersdorf. Cyrille devait faire partie des compagnies de prisonniers qui remplaçaient la main d'oeuvre masculine allemande partie se battre.
Le déclarant, Friedrich Karl Wendler, fermier, disant qu'il s'était personnellement rendu compte du décès à 3 heures du matin nous laisse à penser que Cyrille n'était pas dans le camp, mais dans une ferme où il travaillait.


La mention rectificative ne nous apprend pas grand chose, hormis le rajout de l'identité de la mère de Cyrille, oubliée dans l'acte allemand et la rectification de l'orthographe des nom et prénoms de sa femme Noémi. Ce document est daté du 08 novembre 1920 et a certainement été demandé pour la succession de Cyrille.

Je reste ensuite de nombreuses années sans trouver rien de bien nouveau concernant Cyrille et me décide, enfin, à chercher sa fiche matricule qui est aux archives départementales de Cambrai.
Quand on est sur place, la recherche est assez aisée. On connait la date de naissance de Cyrille, 1879, il est donc de la classe 1899. Marcoing étant très proche de Cambrai, il semble tout naturel que son bureau de recrutement soit Cambrai.
Il existe des tables alphabétiques pour aider à la recherche. Ci-dessous, les photos concernant Cyrille.





J' y apprend que Cyrille est enregistré sous le matricule 1427 au bureau de Cambrai, qu'il est bien de la classe 1899 et qu'il faut chercher dans le volume N°3. Hop, hop, hop...
Poli, discret (c'est un centre d'archives où tout le monde parle doucement et marche à pas feutrés), je demande à l'archiviste s'il est possible d'obtenir le précieux registre. Alors, des informations nouvelles ? Ou peu de renseignements...
L'objet convoité arrive sur la table.


Je feuillette, et enfin, je l'ai !


Plus qu'à lire, digérer les informations et partir dans de nouvelles recherches.


En haut à droite, je retrouve le N°1427 qui est le numéro de matricule au recrutement de Cambrai. Le patronyme de Cyrille s'écrit ici sans le "s" final. Je le retrouve diversement orthographié tout au long de mes recherches. C'est Desgardins que Cyrille utilisait.
Je trouve sur cette fiche les renseignements habituels et déjà connus tels que date et lieu de naissance, nom et prénoms des parents.
Je m'attache plus particulièrement au signalement qui permet d'apporter un peu de couleurs aux photos en noir et blanc de l'époque. Cyrille avait les cheveux et sourcils châtain clair et les yeux bleus. Il mesurait 1m60.
Ensuite, des renseignements qui pourront certainement me servir pour de futures recherches.
Il avait le numéro 156 lors du tirage de sa classe (1899) pour le canton de Marcoing. Il doit certainement exister un dossier dans un centre d'archives, sachant que les Maires des communes étaient présents ainsi qu'un représentant de la préfecture.
Ensuite, la décision du conseil de révision. Là aussi, je devrais pouvoir retrouver un dossier concernant Cyrille. Il est dit qu'il est propre au service et qu'il est compris dans la première partie de la liste du recrutement cantonal. Etant dans la première partie de cette liste, Cyrille devrait faire 3 ans de service militaire. Ceux étant dans la deuxième partie du tirage faisaient mins de temps d'où l'expression "tirer le bon numéro".
Nous retrouvons son dégré d'instruction, niveau 3: Sait lire, écrire, compter.


Dans cette partie, on trouve le détail des services.
Cyrille a été incorporé au 8ème Régiment de Hussards le 15 novembre 1900. Il s'est présenté au corps ce jour-là. Il reçoit le numéro de matricule 907 dans son régiment.
Il a été nommé Hussard de 1ère classe le 21 septembre 1902, presque après 2 ans de service.
Son certificat de bonne conduite lui a été accordé. Ce certificat, sous forme de diplôme signé par le Chef de Corps, avait une importance particulière car il attestait que le jeune homme avait fait son temps de service et était aussi important pour trouver certains emplois.
Cyrille est passé dans la disponibilité de l'armée active le 19 septembre 1903. En effet, pendant une période qui a souvent changé au cours du temps, à la fin de son service, on passait dans la réserve et devait faire des périodes d'exercices régulièrement.


Ici je trouve les régiments dans lesquels Cyrille est passé. Le 8ème Régiment de Hussards, puis le Régiment de Cavalerie Légère de Reims-Verdun, le Régiment d'Infanterie de Cambrai et enfin le 3ème Régiment d'Infanterie Territoriale. Tout cela servira à des recherches futures.


Cette partie est intéressante car elle va me permettre d'exploiter les différentes listes de recensement des communes où a résidé Cyrille. Les dates et lieux seront aussi utiles pour la recherche de photos.


C'est ici que sont notées les différentes périodes d'exercices. Une première période au 8ème Régiment de Hussards du 12 novembre au 09 décembre 1906. Une deuxième période dans le 1er Escadron du Train du 25 septembre au 11 octobre 1909. Là encore, des éléments nouveaux vont me permettre de faire des recherches.


Enfin, la fameuse partie concernant la grande guerre.
Cyrille a été rappelé le 01 août 1914, comme beaucoup d'autres, par le décret de mobilisation générale.
Il s'est présenté au 3ème Régiment d'Infanterie Territoriale et a été incorporé le 03 août 1914.
Il a été fait prisonnier à Maubeuge le 07 septembre 1914, interné à Chemnitz (avis Ministériel du 30 septembre 1914).
Cyrille est décédé le 25 octobre 1918 au camp de Chemnitz (avis officiel B.R.F. N° 127.892 du 11 février 1919).
Là encore, des éléments. Des lacunes certainement, quelques erreurs possibles, mais des nouvelles pistes dans la recherche du parcours de Cyrille.

Au début des années 2000, les recherches stagnent, limitées par les déplacements trop importants. Beaucoup de demandes reviennent avec la réponse habituelle "Vous pouvez consulter les documents demandés en vous déplaçant dans le centre XXX, nous ne pouvons répondre aux trop nombreuses demandes de recherches et de copies de documents..."
L'arrivée d'Internet, pour moi en 2008, va simplifier grandement les choses. Dans certains cas, cela va les compliquer, vu la masse de documents mis en ligne. Tout d'abord, apprendre à chercher, sélectionner, trier.

Les recherches les plus faciles, au début, ont été celles de cartes postales, photos et documents. Ensuite, grâce aux forums, à l'entraide, aux centres d'archives divers et variés passant au numérique, de plus en plus de documents ont commencé à être accessibles sans se déplacer.


Ci-dessus, la fiche SGA de Cyrille prise sur le site Mémoire des Hommes du Ministère des Armées.
Des renseignements déjà connus, mais j'avance...
En haut à gauche de cette fiche, un astérisque et "voir au dos"...Je voudrais bien savoir ce qu'il y a à voir au dos... Plus tard peut-être, une demande à tenter.


Monument aux Morts de Beaugies-sous-Bois sur lequel est inscrit le nom de Cyrille.


Livre d'or des pensions, commune de Beaugies-sous-Bois. Il est intéressant pour certaines communes de le comparer au noms inscrits sur le Monument aux Morts.



Encore des éléments déjà connus. Mais tout cela commence à constituer un dossier qui s'étoffe régulièrement et permet de suivre Cyrille.

Une recherche sur le Net a permis de trouver l'Historique du 3ème Régiment d'Infanterie Territoriale. Sa version "papier" dont je poste ici les photos pourra peut-être servir à d'autres. La première partie de cet Historique a été transformée en format texte que vous trouverez après les photos.
Il n'existe pas de journal de marches et opérations du 3ème Régiment d'Infanterie Territorial. Les Drapeaux des Régiments se trouvant à Maubeuge lors du siège par les allemands ont été brûlés pour ne pas tomber entre les mains de l'ennemi. Peut-être que les journaux de marches ont subi le même sort.
Je rappelle qu'un "clic gauche" sur une photo permet de la voir en plus grand format...
















Historique du 3ème Régiment Territorial d’Infanterie

Le 3ème Régiment Territorial d'Infanterie a été mobilisé le 3 août 1914 sous les ordres de M. le Commandant Marcel Laurenge, commandant provisoirement le régiment: le 1er Bataillon à Le Quesnoy, 2ème et 3ème Bataillons à Cambrai.
Les opérations s'effectuèrent dans les meilleures conditions d'ordre et de discipline. Le soir du 4 août 1914, les Compagnies avaient leur effectif complet et les deux Bataillons de Cambrai purent, être embarqués pour la Place forte de Maubeuge à la défense de laquelle le Régiment devait contribuer.
Le 5 août 1914, dès l'aube, le 1er Bataillon se dirigeait de Le Quesnoy sur Maubeuge. Le Régiment était donc rassemblé dès ce même jour et prenait possession des cantonnements qui lui étaient assignés: Etat-major et S. H. R. à Sous-le-Bois, le 1er Bataillon à l'avancée d'Hautmont (Bois du Quesnoy), le 3ème Bataillon au fort d’Hautmont et sur la route d'Avesnes, le 2ème Bataillon à Neuf-Mesnil. L'ensemble des troupes du 3ème Territorial, complétées par un Bataillon du 5ème Territorial, une Compagnie du Génie, quelques troupes d'Artillerie, constituait ainsi le 1er Secteur de la défense de Maubeuge et le Secteur avancé de ce point de la défense.

Le 3ème R. I. T. fut affecté au 1er Secteur comprenant : le Centre de résistance avancé, les Centres de résistance du fort Grévaux et du fort d'Hautmont.
1° Centre de résistance avancé
Ce centre était divisé en deux parties par la Sambre et constitué : 1) Au Nord : par la mise en état de défense du bois d'Hautmont, la droite vers la partie Ouest de Neuf-Mesnil, la gauche sur les pentes de la Sambre, avec un réduit en arrière à la Butte de la Société de tir. 2) Au Sud : par des retranchements de la Sambre à la corne Ouest du bois du Quesnoy, la lisière Sud du bois du Quesnoy, la ferme de Wargnories mise en état de défense, puis des retranchements à l'Est.
Deux emplacements pour mitrailleuses étaient préparés à l'Ouest de la ferme de Wargnories pour battre : 1) Le ravin du ruisseau du même nom ; 2) Les pentes des deux routes qui se croisent au Sud de cette ferme. De fortes barricades avaient été aussi établies dans le village de Saint-Rémi-Mal-Bâti.
2° Centre de résistance du fort de Grévaux :
Il comprenait l'ouvrage intermédiaire de Feignies au Nord de la route de Valenciennes à Maubeuge. Un ouvrage de compagnie, construit à la mobilisation sur la ligne du chemin de fer de Valenciennes à Maubeuge, le fort de Grévaux antérieur à 1885 et l'organisation défensive de la partie S. et S.-O. du village de Neuf-Mesnil.
3° Centre de résistance du fort d'Hautmont : Constitué par le fort permanent d'Hautmont, qui n'avait pas été amélioré depuis la découverte des explosifs modernes et une série d'ouvrages et de batteries construits à la mobilisation.
Il avait sa droite vers la Sambre, en liaison avec le Centre de Grévaux et sa gauche à la grande route de Maubeuge à Paris par Avesnes, appuyé au centre de résistance du Bourdiau.

Commencement du Siège

Le 24 Août 1914, les armées françaises et anglaises, se retirant à l'Est et à l'Ouest de la Place, les troupes de la garnison durent prendre leurs emplacements de combat.
Le Lieutenant-colonel commandant le 3ème R. I. T. reçoit le commandement du Contre de résistance avancé d'Hautmont. Accompagné de son capitaine-adjoint, il quitte Sous-le-Bois pour se rendre au village d'Hautmont, où il établit son P. C. à l'usine Saint-Marcel, près du pont de la Sambre.
Les troupes affectées au centre de résistance sont les trois bataillons du 3ème R. I. T., un bataillon du 5ème R. I. T., une demi-compagnie du Génie.
Au Nord, le bataillon du 5ème R. I. T. occupe le bois d'Hautmont.
Au Sud, le 1er Bataillon du 3ème R. I. T., le bois du Quesnoy, avec trois compagnies en première ligne : une de la Sambre à la route de Saint-Rémi-Mal-Bâti exclus, une autre de cette route incluse aux- abords de la ferme de Wargnories, la troisième : ferme de Wargnories et tranchées à l'Est… La 4ème  Compagnie est en réserve au bois d'Hautmont. La ligne de surveillance des avant-postes passe par le Moulin des Réaux, au Sud de Saint-Rémi-Mal-Bâti, suit la crête du mouvement de terrain qu'occupe ce village, pour se diriger au Sud de la ferme Forest. Un poste d'une escouade commandé par un sous-officier, sur le chemin qui longe le chemin de fer de Paris à l'Est. Un autre poste d'une section, à Saint-Rémi-Mal-Bâti.
Le 2ème Bataillon du 3ème R. I. T. occupe le centre de résistance de Grévaux, commandé par le Commandant Barault, du Génie, avec une compagnie à l'Ouvrage intermédiaire de Feignies, une compagnie à l'Ouvrage du Chemin de fer de Valenciennes, une compagnie dans la partie mise en état de défense de Neuf Mesnil.
Le 3ème Bataillon du 3ème R. I. T. : au centre de résistance du fort d'Hautmont, commandé par le Commandant Lévy, du Génie, a une compagnie comme garnison du fort et les autres dans les retranchements, à cheval sur la route de Maubeuge, à Avesnes.

Journal du siège

Centre de résistance avancé
Le 25 Août 1914, l'investissement de la Place commence. Des patrouilles allemandes sont vues à Bavay et à La Longueville (route de Valenciennes).
Le 26 Août 1914, des mouvements de troupes ennemies sont signalés à Hargnies ; les batteries d'Hautmont tirent sur ces troupes.
Les 28 et 29 Août 1914, le bombardement de la Place commence.
Nos patrouilles sont en contact avec les patrouilles ennemies.
Le 30 Août 1914, l'ennemi occupe Limont-Fontaine et des incendies sont aperçus dans la direction de Beaufort.
Le 1er Septembre 1914, un soldat du 3ème R. I. T. est tué en sentinelle par une patrouille ennemie.
Le 2 Septembre 1914, Saint-Rémi-Mal-Bâti est bombardé ; des incendies se déclarent dans le village.
Le 3 Septembre 1914, un faible détachement attaque le poste de Saint-Rémy-Mal-Bâti ; un soldat du 3ème R. I. T. est tué.
Saint-Rémi est bombardé de nouveau. Des incendies sont signalés vers Vieux-Mesnil, Hachant, Hargnies, Limont, Beaufort, Eclaibes.
Le 4 Septembre 1914, la compagnie de réserve à Hautmont est prise par le Gouverneur de Maubeuge et envoyée à Douzies pour y occuper un Ouvrage du 5ème secteur.
Le 5 Septembre 1914, le bombardement continue sur Maubeuge, Louvroil, Sous-le-Bois, Saint-Rémi-Mal-Bâti, Vieux-Mesnil.
Dans la nuit du 5 au 6 Septembre 1914, le Lieutenant-colonel commandant le 3ème R. I. T. reçoit l'ordre d'envoyer le drapeau du Régiment, qui était resté à Sous-le-Bois, à la caserne Joyeuse à Maubeuge, pour y être brûlé. Le 6 Septembre 1914, les officiers du 3ème R. I. T. restés à Sous-le-Bois et la S. H. R. rejoignent le Lieutenant-colonel à Hautmont.
Le Général commandant le 1er Secteur se transporte au fort d'Hautmont.
Dans la journée, des officiers et une partie de l'artillerie de la Place, des détachements refoulés des secteurs d'attaque, des isolés, des habitants arrivent au village d'Hautmont, ce qui occasionne un certain désordre. Avant la nuit, l'ordre est rétabli.
Le 7 Septembre 1914, vers deux heures, le Colonel BLOCH, de l’arme du Génie, qui était arrivé la veille, fait connaître qu'il prend les fonctions de Commandant d'Armes du Cantonnement d'Hautmont.
A 10 heures 20, le Lieutenant-colonel commandant le 3ème R. I. T. reçoit l'ordre de faire sauter le pont sur la Sambre, de la ligne du chemin de fer de Paris. Cet ordre est transmis au Commandant de la demi-compagnie du Génie. Le pont saute vers midi.
Centre de Grévaux Le 2ème Bataillon, chargé de la défense du centre de Grévaux, avait établi ses avant-postes aux Mottes et fourni divers postes sur la route ; la voie ferrée et les bois des Hoyaux et de La Longueville. Il était en liaison avec les avant-postes, du 5ème R. I. T. vers Tri-Mouton et avec ceux du 4ème R. I. T. au delà de Feignies. Ce bataillon occupait, en outre les ouvrages du moment créés sur le chemin de fer de Valenciennes, l'ouvrage de Feignies et le fort de Grévaux. Dès le 24 Août, les lignes furent traversées par l'Armée anglaise, en retraite après la bataille de Mons.
La voie ferrée est mise hors de service.
Nos avant-postes escarmouchent avec des patrouilles ennemies et font quelques prisonniers appartenant au 14ème Dragons de Hanovre.
Des reconnaissances en dehors des lignes sont effectuées à partir du 26 Août 1914.
Le bombardement ennemi s'intensifie dès le 1er Septembre et occasionne de graves incendies.
Le 2 Septembre 1914, le lieutenant Berger s'empare d'une auto ennemie au poste des Mottes. Les prisonniers et les documents trouvés dans l'auto sont envoyés à la Place.
Jusqu'au 7 Septembre 1914, les troupes de ce centre n'ont cessé de faire des reconnaissances.
A cette date, les troupes du 4ème R. I. T. refoulées, pénètrent dans le secteur, suivies par l'ennemi.
Centre d'Hautmont
De même que dans les autres centres, des reconnaissances à l'extérieur sont effectuées par le 3ème Bataillon. Ces reconnaissances eurent, à plusieurs reprises, contact avec l'ennemi qui se retirait aussitôt. Elles apportèrent, grâce à la capture de quelques prisonniers des renseignements intéressants concernant l'importance du rideau placé par l'ennemi à l'Ouest et au Sud de Maubeuge.
Le 7 Septembre 1914, à 18 heures, fut reçue la Note de Service ci-après du Général Gouverneur : « Le Général est forcé, par la situation militaire, malgré la vaillance déployée par les défenseurs de  Maubeuge, d'accepter les conditions imposées par l'ennemi, pour éviter une effusion de sang désormais inutile.
Le 7 Septembre 1914, à 11 heures 30, le drapeau blanc est aperçu sur un clocher de Maubeuge. La Place de Maubeuge a capitulé. Les officiers et soldats du 3ème R. I. T. sont prisonniers de guerre.
Le Régiment a vécu. Formé d'hommes d'âge mûr de cette vigoureuse race du Nord célèbre dans notre Histoire militaire , pour son attachement au sol, son courage, sa résistance et son esprit de sacrifice, il devait espérer tenir, dans la guerre pour la libération de l'Alsace et de la Lorraine, et pour la défense de nos libertés, une place digne de la réputation de notre glorieuse Armée.
Destinée à un poste obscur et sans gloire, les soldats du 3ème Territorial ont donné à la Patrie ce qu'elle leur demandait.
Nul ne saura jamais les angoisses et la douleur de ces hommes encerclés et impuissants, au moment où, pour la défense de la Patrie, tous les bras étaient nécessaires.
Nul ne saura jamais quelles heures furent celles où, dans la nuit, devant la Garde assemblée, un autodafé sacré fut fait avec nos drapeaux, autour duquel s'étaient rassemblés joyeux, quelques semaines auparavant, ces hommes qui, au premier appel de la Nation, avaient quitté leur famille et leur foyer, pour se porter au secours de la Patrie.
L'Histoire dira si ces vaillants pouvaient être mieux utilisés. Fidèles au Devoir militaire, ils n'ont pas à juger les décisions prises, mais à obéir.
S'il fallait un adoucissement à leur amertume légitime, aux cinquante mois passés dans les geôles allemandes, ils le trouveraient dans la déclaration du Maréchal Joffre au Conseil de Guerre chargé d'apprécier la Défense de Maubeuge : « La résistance inattendue des défenseurs de Maubeuge a contribué, pour une part importante, à la victoire de la Marne ».


De nombreux renseignements dans cet historique concernant le 3ème Régiment d'Infanterie Territoriale, mais comme nous ne savons pas dans quel Bataillon se trouvait Cyrille, nous ne pouvons pas les exploiter pour l'instant.


La Croix Rouge a mis en ligne sur un site particulièrement riche toutes ses archives concernant les prisonniers de guerre pendant la grande guerre. La recherche est ardue, surtout dans le cas de Cyrille où son patronyme est orthographié de nombreuses façons.
Ci-dessous, les fiches trouvées pouvant concerner Cyrille. Ces fiches me mèneront à des documents si j'ai de la chance.






Les chiffres sur ces cartes, précédées d'un signe ou d'une lettre nous mènent vers les documents que je vous présente ci-dessous. C'est quand même pratique de pouvoir consulter des centres d'archives , quelquefois au bout du monde, sans bouger de son fauteuil. Gain de temps, d'énergie et d'argent.


Passage dans le camp de Zossen, en octobre 1915. Orthographe patronyme: Dejardin. 3ème territorial, fait prisonnier à Maubeuge.





Passage dans le camp de Chemnitz en août 1916. Orthographe patronyme: Desgardins. 3ème territorial, 8ème compagnie. Fait prisonnier à Maubeuge le 07 septembre 1914.




Fiche datée de décembre 1919. Orthographe patronyme: Desgardins. Soldat au 3ème territorial d'infanterie. Né le 18 novembre 1879 à Marcoing. Fermier. Mort de la grippe le 25 octobre 1918 à Hilbersdorf près de Freiberg. Inhumé à Hilbersdorf.




Fiche datée de juin 1919. Orthographe patronyme: Desgardins. Soldat au 3ème territorial d'infanterie. Né le 18 novembre 1879 à Marcoing. Fermier. Mort de la grippe le 25 octobre 1918 à Hilbersdorf près de Freiberg. Inhumé à Hilbersdorf. 




Camp de Chemnitz, février 1919, fiche concernant décès de Cyrille. Orthographe patronyme: Desgardins. Soldat au 3ème territorial. Décédé de la grippe le 25 octobre 1918 à Hilbersdorf, près de Freiberg. Né le 18 novembre 1879 à Marcoing (Nord de la France). Fermier. Inhumé dans le cimetière d'Hislbersdorf.




Camp de Chemnitz, novembre 1918. Orthographe patronyme: Desgardins. Soldat au 3ème territorial, 8ème compagnie. Fait prisonnier à Maubeuge le 07 septembre 1914. Né à Marcoing le 18 novembre 1879. Clarisse D. Beaugies. Décédé de la grippe le 25 octobre 1918.




Passage par le camp de Zossen, près de Berlin en Allemagne en novembre 1914. Orthographe patronyme: Desjardins. 3ème territorial, 8ème compagnie.


Des surprises dans ces documents. Je peux me rendre compte que Cyrille n'a pas été interné directement à Chemnitz, mais qu'il est passé par le camp de Sossen près de Berlin.

Récapitulons dans l'ordre les éléments en notre possession:
- 01 août 1914: Cyrille a été rappelé le 01 août 1914, comme beaucoup d'autres, par le décret de mobilisation générale.
- 03 août 1914: Il s'est présenté au 3ème Régiment d'Infanterie Territoriale et a été incorporé.
- 04 août 1914, les Compagnies avaient leur effectif complet et les deux Bataillons de Cambrai purent, être embarqués pour la Place forte de Maubeuge à la défense de laquelle le Régiment devait contribuer.
- 05 août 1914, dès l'aube, le 1er Bataillon se dirigeait de Le Quesnoy sur Maubeuge. Le Régiment était donc rassemblé dès ce même jour et prenait possession des cantonnements qui lui étaient assignés: Etat-major et S. H. R. à Sous-le-Bois, le 1er Bataillon à l'avancée d'Hautmont (Bois du Quesnoy), le 3ème Bataillon au fort d’Hautmont et sur la route d'Avesnes, le 2ème Bataillon à Neuf-Mesnil. 
- 07 septembre 1914: Il a été fait prisonnier à Maubeuge 
- Novembre 1914: Passage par le camp de Zossen, près de Berlin en Allemagne. Orthographe patronyme: Desjardins. 3ème territorial, 8ème compagnie.
- Octobre 1915: Passage dans le camp de Zossen. Orthographe patronyme: Dejardin. 3ème territorial, fait prisonnier à Maubeuge.
- 30 août 1916: Passage dans le camp de Chemnitz en août 1916. Orthographe patronyme: Desgardins. 3ème territorial, 8ème compagnie. Fait prisonnier à Maubeuge le 07 septembre 1914.
- 25 octobre 1918: Cyrille est décédé au camp de Chemnitz (avis officiel B.R.F. N° 127.892 du 11 février 1919).

A suivre...Je digère....



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